L’opposition de gauche a évoqué mardi son inquiétude à l’égard de la politique de la nouvelle présidence de la région Ile-de-France concernant les lycées, qui sera examinée jeudi et vendredi en séance plénière, dénonçant « une belle occasion de ratée », une « vision rétrograde » et « la casse de l’éducation ».

La présidente de la région IDF Valérie Pécresse (Les Républicains) entend notamment lutter contre les addictions en finançant des tests salivaires, sécuriser les établissements contre les trafics, et lutter contre le décrochage scolaire en renforçant le tutorat.

Elle veut aussi rénover les bâtiments pour accueillir des élèves plus nombreux en développant les partenariat public-privé, relancer les bourses au mérite, expérimenter les budgets d’autonomie et rétablir les aides sociales aux élèves du privé au nom de « l’égalité ».

PS, Front de gauche et EELV ont tous dénoncé un sujet « saucissonné », sans « politique globale », ni « perspective ».

« Tout cela est très marqué idéologiquement à droite, et fait à la va-vite », a estimé Carlos Da Silva, président du groupe socialiste, regrettant des « délibérations vides de contenus », et pour certaines hors compétences de la région, comme le budget d’autonomie des établissements, « que la loi ne prévoit pas », ou la sécurité aux abords des lycées, « qui relève de l’Etat ».

« Une belle occasion de ratée », a souligné mardi Yannick Trigance, membre du groupe PS, jugeant les mesures contre le décrochage scolaire « insipides » et déplorant que la volonté de rétablir les aides sociales au privé conduise au « retrait de subventions au public ».

Pour Eric Coquerel, du Front de Gauche, « c’est la casse de l’éducation nationale » qui se profile. Valérie Pécresse « fait entrer le privé partout », déplore-t-il. A propos de la construction de nouveaux bâtiments, Céline Malaisé, présidente du groupe, dénonce « une année blanche », et déplore une « politique d’austérité », notamment avec le non renouvellement des emplois aidés dans les lycées.

Le groupe EELV a déploré « une vision totalement rétrograde, avec « le bâton pour les élèves » et « la libéralisation de l’éducation », a affirmé Bénédicte Monville de Secco. « C’est la désaffection des lycées publics », a dénoncé le président du groupe écologiste Mounir Satouri.

Quant aux tests salivaires pour dépister l’usage de drogue chez les lycéens, les groupes s’interrogent sur leur légalité et soulignent que la communication à ce sujet « a fait pschitt », selon Céline Malaisé, puisque ce sera laissé à la volonté des chefs d’établissement.

Si les groupes d’opposition ne sont « pas opposés » au principe de conférences contre la « radicalisation » qui feraient intervenir des « victimes du terrorisme » devant les lycéens, EELV et le Front de gauche regrettent que l’éducation nationale et « des chercheurs, historiens, sociologues » ne soient pas impliqués dans le projet.

Lors de la session, EELV présentera, dans le cadre de la première niche réservée à l’opposition, un « plan pluri-annuel pour lutter contre la pollution de l’air en IDF, avec des propositions « utiles », « au-delà des clivages politiques », selon Mounir Satouri.

Une proposition qui intervient alors que la majorité doit présenter en juin un plan d’actions sur la qualité de l’air.

Le rapport écologiste propose notamment de mandater la présidente de Région pour « obtenir du gouvernement la compétence pleine et entière pour la Région IDF sur la mise en place de mesures d’urgence face aux pics de pollution ».