Jean-François Copé, candidat à la primaire de la droite, propose, face au « communautarisme religieux », de créer un « code de la laïcité et des cultes » prévoyant notamment l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires (voile, kippa…) dans tous les établissements publics.

L’ancien président de l’UMP, qui avait porté en 2010 la loi sur l’interdiction du voile intégral dans l’espace public, a détaillé lundi sur son blog www.jfcope.fr la dizaine de mesures de ce code qu’il entend faire adopter par voie d’ordonnance, dès l’été 2017, s’il est élu président de la République.

Sur le modèle du code civil et du code de l’urbanisme, ce code de la laïcité, qui préservera le régime dérogatoire de l’Alsace-Moselle, sera une « réponse globale permettant de régler tous les problèmes actuels du vivre-ensemble » et de « ramener la concorde », a-t-il précisé à l’AFP.

« Si on ne fait pas de la lutte contre le communautarisme religieux une priorité », au même titre que « le retour de l’autorité » et « la liberté en matière économique », « on fait le jeu des extrémistes, que ce soit le Front national ou les salafistes », fait valoir le chantre de la « droite décomplexée ».

« Nous devons affirmer sans tabou le sens de la +République laïque+ et sanctionner sans faiblesse les comportements radicaux qui menacent la République », plaide le député-maire de Meaux.

Parmi les principales dispositions du code figure l’interdiction du « port de tenues ou signes manifestant ostensiblement une appartenance religieuse dans un établissement public » (université, hôpital, tribunal, mairie…) aussi bien pour les agents que pour les usagers.

Cette interdiction concerne pour l’instant les seuls établissements scolaires publics primaires et secondaires, depuis 2004.

M. Copé propose également d’interdire « toute possibilité, pour motif religieux, de récuser un agent public », à l’hôpital notamment. En cas de refus, l’usager se verra exclure du bénéfice du service concerné (exclusion de l’étudiante refusant de retirer son voile, refus de soin -hors urgence médicale- pour une femme refusant de se faire examiner par un médecin homme).

Ce code interdirait en outre toute dérogation à la mixité dans les établissements publics (scolaires, sportifs…), permettrait les carrés confessionnels dans les cimetières et encadrerait davantage l’abattage rituel en mettant en place un dispositif de certification plus rigoureux et en exigeant une véritable traçabilité permettant à chaque consommateur de savoir si la viande a été abattue selon un rite donné.

Jean-François Copé plaide enfin pour la création, dans le code pénal, d’un délit qui « permette enfin de sanctionner les propos qui relèvent de l’islamisme radical », les imams concernés devenant passibles « d’une amende de 75.000 euros d’amende et de cinq ans d’emprisonnement ».