La mobilisation de « la jeunesse » contre la loi travail est « très limitée », a estimé dimanche le secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur Thierry Mandon, tout en s’inquiétant de la « radicalisation très violente d’une partie de cette jeunesse ».
« La mobilisation de la jeunesse reste de fait très très limitée », a-t-il déclaré au Grand jury RTL/Le Figaro/LCI. Il n’y a pas eu « un grand embrasement des universités » car « la loi El Khomri n’a pas été perçue par la jeunesse comme une loi qui la menaçait », a-t-il expliqué.
De la même manière, le mouvement Nuit debout, né lui aussi de la contestation de la loi travail et qui rassemble « des gens qui on envie de passer la nuit à discuter de sujets de fond sur une place », ne parvient pas à prendre de l’ampleur, selon le secrétaire d’Etat.
« J’observe simplement que c’est étroit sociologiquement et que ça ne se développe pas », a-t-il affirmé. Mais la naissance de ce mouvement est le signe que « le débat démocratique tel qu’il est aujourd’hui dans notre pays (… ) n’est pas satisfaisant, il y a des gens qui ne se reconnaissent pas dans les débats », a-t-il dit.
Si la jeunesse est peu descendue dans la rue contre la loi El Khomri, « en revanche, ce qui ici ou là dans quelques poches bien localisées géographiquement se développe, c’est une radicalisation très violente d’une partie de cette jeunesse », a regretté M. Mandon.
Selon lui, les villes de Rennes et Nantes, deux foyers de contestation, ont « une tradition de protestation violente ». « A Nantes, c’est évident, il y a une conjonction depuis le premier jour (…) entre les zadistes et (…) quelques étudiants qui manifestent ».
Vendredi, le centre-ville de Rennes a été la cible de 300 casseurs venus protester contre ce qu’ils considèrent comme des violences policières. A Nantes, un lycéen a été mis en examen samedi et placé en détention provisoire pour tentative d’homicide envers un policier frappé à la tête à coups de pieds et de barre de fer lors d’une manifestation le 3 mai.
Le texte de la ministre Myriam El Khomri a été adopté sans vote jeudi après le recours à l’article 49-3, un choix qui a profondément divisé la majorité après deux mois de contestation dans la rue, emmenée par les syndicats de salariés et les organisations de jeunes.
Initié le 31 mars après une manifestation, le mouvement Nuit debout occupe depuis lors chaque soir la place de la République à Paris. Il a tenté d’essaimer dans plusieurs autres villes sans toutefois parvenir à attirer plus de quelques centaines ou quelques milliers de personnes, pour beaucoup des trentenaires, souvent diplômés et au chômage.
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