La France devrait accroître ses investissements dans l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, l’éducation et le conseil fiscal aux entreprises pour attirer plus de centres de décision d’entreprises étrangères, estime mardi dans une note le Conseil d’analyse économique (CAE), placé auprès du Premier ministre.

« Investir devrait être le maître mot » des décideurs politiques, résume pour l’AFP l’économiste Alain Trannoy, co-auteur de la note avec un autre économiste, Farid Toubal.

La France, et en particulier l’Ile-de-France, a connu ces trente dernières années une « érosion nette » de son attractivité en ce qui concerne l’installation de centres de décision de groupes étrangers, « au profit de l’Allemagne et de la Belgique », soulignent les deux experts dans le document, en s’appuyant sur des données internationales couvrant la période 1980-2012.

Mais ce phénomène s’explique « davantage par des spécialisations sectorielles moins dynamiques que par un déficit d’attractivité +pure+ ».

« La France est un grand marché de consommateurs, on est bien positionnés pour les centres de décision sur le commerce dit de gros », incluant tous les biens de consommation, explique M. Trannoy.

Mais « si l’importance de ce secteur diminue au cours du temps, ça va avoir un aspect négatif sur l’attractivité de Paris », met-il en garde.

Par ailleurs, « l’origine traditionnelle des investissements étrangers (Etats-Unis et pays européens plutôt que pays émergents) » est une autre explication de la « moindre performance de l’Ile-de-France », selon la note.

Dans cette perspective, la France devrait se concentrer sur les élements d' »attractivité pure ».

Parmi eux figurent les infrastructures de transport aérien, en particulier la plateforme aéroportuaire de Roissy-Charles de Gaulle, qui a vu le nombre de destinations desservies reculer, notamment en raison « des difficultés de la compagnie nationale » Air France, souligne M. Trannoy.

Par ailleurs, « la réalisation d’une liaison rapide Roissy-Paris devrait être considérée comme un investissement national prioritaire », selon le CAE.

Les auteurs de la note préconisent également de renforcer les capacités d’accueil des lycées internationaux et de faire émerger des universités d’envergure mondiale en Ile-de-France.

En termes de fiscalité, ils conseillent de « développer la culture du conseil aux entreprises au sein de l’administration fiscale », pour réduire l’incertitude fiscale, frein à la localisation des centres de décision.

Enfin, ils appellent à « enclencher une concertation avec nos partenaires européens sur l’imposition des hauts revenus pour préserver l’équité fiscale entre contribuables européens ».