Les forces de l’ordre ont investi mercredi matin un lycée en travaux dans le nord-est de Paris pour évacuer les migrants qui l’occupent depuis près de deux semaines, au cours d’une opération marquée par des heurts.
Vers 6h20, la police a employé du gaz lacrymogène pour disperser plusieurs dizaines de manifestants qui avaient formé une chaîne humaine afin d’empêcher l’accès à une entrée du lycée Jean-Jaurès, dans le XIXe arrondissement de Paris.
Des manifestants, dont certains étaient masqués ou cagoulés, ont répondu par des jets de projectiles, aux cris de « tout le monde déteste la police », a constaté une journaliste de l’AFP.
Assis sur la chaussée face aux CRS, ils ont scandé: « solidarité avec les réfugiés ».
Les forces de l’ordre ont accédé à l’établissement via une autre entrée en forçant une porte en fer et en dégageant des tables et des chaises qui en interdisaient le passage, a rapporté à l’AFP un membre du collectif qui soutient les migrants.
« Ce matin la police nous a gazés et nous a repoussés. Hier à minuit on avait monte un barrage avec des tables et des chaises, ils ont tout dégagé », a raconté Emmanuel, un Ghanéen d’une vingtaine d’années sorti à l’arrivée des forces de l’ordre. Le lycée, « c’est mieux que la rue », dit le jeune homme qui s’inquiète: « Je ne sais pas ou ils veulent nous emmener ».
Après le retour au calme dans la rue, des responsables du collectif ont entrepris de parlementer à l’intérieur du lycée avec des policiers, a-t-on informé au sein du groupe, faisant état d' »environ 300″ migrants sur place.
D’après Clémentine Verschave, du collectif La Chapelle debout, se trouvent dans le lycée « beaucoup de femmes avec enfants, dont deux femmes enceintes », ainsi qu’une personne « handicapée moteur ».
« Ils les évacuent mais il n’y a pas de place en hébergement à Paris. Ils vont se retrouver en hébergement d’urgence pour 24h-72h maximum. Ou dans un hôtel s’ils ont de la chance », a déclaré la militante.
Le coordinateur politique du Parti de gauche, Eric Coquerel, a dénoncé une « violence injustifiée ». « Ce lycée est vide et ne sert à rien. Ces personnes sont mieux ici que dans la rue », a-t-il commenté sur place.
Saisi par le conseil régional d’Ile-de-France, le tribunal administratif de Paris avait ordonné le 29 avril, avec un délai de grâce de 72 heures, l’évacuation du lycée Jean-Jaurès.
Le lycée a été investi dans la nuit du 21 au 22 avril par 150 migrants, notamment afghans, yéménites, soudanais, érythréens et somaliens, rejoints ensuite par d’autres personnes.
Ces migrants venaient du campement sauvage situé sous le métro aérien de la station Stalingrad (nord-est de Paris), qui a été de nouveau démantelé lundi matin. Plus de 1.600 migrants ont été pris en charge lors de l’évacuation, ce qui constitue un record à Paris.
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