Les syndicats de policiers les ont appelés mercredi à manifester le 18 mai pour dire « stop à la haine anti-flic », après deux mois de manifestations marquées par de nombreux affrontements.

Au vu du sentiment de « défiance relayé jour après jour contre des policiers fatigués, épuisés » et des « centaines » de policiers blessés dans les manifestations, Alliance, le syndicat majoritaire, dit vouloir mobiliser « pour que tout cela cesse », annonce-t-il dans un communiqué de presse.

Alliance, tout comme Synergie-officiers, s’indignent de l' »acharnement irresponsable à vouloir faire croire que les policiers sont des brutes sauvages qui frappent aveuglément sur la jeunesse » et dénoncent « cette démagogie idéologique qui prône la haine et la violence contre la police républicaine ».

Depuis plusieurs semaines, « sous prétexte de manifester sa réprobation contre la loi travail, des groupuscules d’extrême-gauche exercent des violences sans limite à l’encontre des forces de l’ordre », peste Unsa-police, qui appelle tous les policiers à « manifester leur ras-le-bol » le 18 mai.

Depuis deux mois, les forces de l’ordre sont fortement mobilisées pour encadrer les manifestations contre la réforme de la loi travail, émaillées de violences et rythmées par des slogans du type « Tout le monde déteste la police ».

Plus de 1.000 personnes ont été interpellées depuis deux mois et plus de 300 policiers et gendarmes blessés, selon une source policière.

La publication de deux affiches d’un syndicat CGT, le 19 avril puis le 3 mai, a suscité une vive polémique autour des violences policières et provoqué l’ire des syndicats de police et du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

La dernière affiche, mise en ligne par le syndicat Info’com de la CGT, montre des jambes de policiers en tenue d’intervention debout sur des traces de sang et elle est barrée du slogan « stop à la répression! ».

« Depuis plusieurs semaines maintenant, l’irresponsabilité de la CGT, avec ses affiches aussi stupides qu’infamantes, donne une légitimité aux exactions commises par les casseurs », pointe l’Unsa-police, qui dénonce également « le laxisme et/ou l’incompétence des organisateurs ».

Alliance « rappelle au ministre de l’Intérieur de saisir la justice contre ces attaques calomnieuses envers les représentants des forces de l’ordre et exige une vraie réponse pénale pour ceux qui portent atteinte aux forces de sécurité ».

Le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI) s’est également associé à l’appel à la mobilisation.

Pour Unité-SGP police, le mouvement doit toutefois aller « plus loin que la simple dénonciation de la +haine anti-flic+ » et faire comprendre « les réelles difficultés du métier de policier ».

« A l’heure où les enseignants du primaire verront, à juste titre, leur rémunération augmenter de 800 euros par an dès septembre 2016, les policiers ne verront la leur augmenter que de 7 euros par mois à compter de 2017 », remarque ce syndicat.

GendXXI, l’association représentative des gendarmes, qui en tant que militaires n’ont pas le droit de manifester, appelle, elle, à afficher « avec fierté et détermination » son « soutien » envers « les défenseurs de notre société » en reprenant une bannière « je suis gendarme » sur les réseaux sociaux.