Les Journées de la Refondation de l’Ecole ont été clôturées par un discours de Manuel Valls. Comme l’avait annoncé Najat Vallaud-Belkacem le week-end dernier dans le JDD, le Premier ministre a confirmé la hausse de l’indemnité de suivi versée aux professeurs des écoles, l’ISAE.
Lors de son discours, Manuel Valls a parlé d’un “grand gâchis” au sein de l’Ecole (avant 2012), d’une “perte de sens” que la Refondation de l’école est venu combler.
Dispositif “plus de maîtres que de classes”, réforme des rythmes scolaires, réforme du collège, “renforcement de l’accès de tous aux langues vivantes”, orientation post-Bac, lutte contre le décrochage, réforme de l’éducation prioritaire, création des ESPE, numérique à l’école : les réalisations du quinquennat sont nombreuses. “Mais il reste beaucoup à faire. Il s’agit de chantiers qui se déploient bien au-delà de 2017”, affirme le Premier ministre.
Augmenter l’ISAE : un signe de « reconnaissance »
Pour Manuel Valls, “rien ne pourra se faire sans les enseignants”. Pour les aider dans leur “difficile tache”, le gouvernement s’est penché sur leurs salaires. Pour que “le travail des enseignants de premier degré soit mieux reconnu”, l’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves (ISAE) de 400 € par an sera “alignée sur celle des enseignants du second degré (ISOE), c’est-à-dire 1200 € par an, dès la rentrée prochaine”, a lancé Manuel Valls, sous les applaudissements.
Si le gouvernement a décidé d’augmenter l’ISAE, “c’est pour des raisons de justice, d’équité, mais aussi parce que les enseignants, et surtout les professeurs des écoles, demandent que leur travail soit pleinement reconnu. Ils demandent de la considération et du respect”, indique le Premier ministre. “Il était temps que la République traduise cette reconnaissance que nous leur devons”, ajoute-t-il.
Aux critiques de François Bayrou, qui accuse le gouvernement de pratiquer “une grande opération clientéliste”, Manuel Valls a répondu qu’il s’agissait d’une “bien étrange vision du service public” et d’une “drôle de considération pour les femmes et les hommes qui s’engagent pour notre jeunesse”. Le choix d’augmenter l’ISAE, “nous l’assumons, pleinement, devant la nation. Dans un pays qui voit des rémunérations de certains chefs d’entreprises exploser… augmenter la rémunération et les indemnités des enseignants, c’est la moindre des choses !”, a-t-il conclu.
« Une avancée, mais le déclassement salarial des PE n’est pas réglé » (SNUipp)
Cette hausse de l’ISAE était très attendue des professeurs des écoles (PE). Le SNUipp-FSU menait un combat de longue date pour cet alignement sur l’ISOE. En août 2015, Sébastien Sihr, secrétaire général du syndicat, nous indiquait que la priorité à l’école primaire avait été jusque-là “vampirisée par la réforme des rythmes scolaires”, et que “l’amertume” était “grande” chez les PE. “Il est temps que cette priorité au primaire sorte de l’ombre”, avait-il ajouté.
Face au « manque d’attractivité » du métier de PE, le SNUipp demandait “une revalorisation urgente” des salaires, en commençant par augmenter l’ISAE. “Cela fait un an que nous attendons du gouvernement un acte concret”, avait affirmé Sébastien Sihr. Aujourd’hui, le SNUipp accueille la nouvelle avec soulagement, mais dans son communiqué, rappelle aussi “que le dossier de la revalorisation reste sur la table.”
“Le gouvernement a fait le bon choix en portant l’ISAE à 1200 € annuels, soit l’équivalent de 80 € net par mois dès septembre. Cela constitue une avancée importante vers la reconnaissance de l’engagement professionnel des enseignants du primaire”, note le SNUipp. “Pour autant, le déclassement salarial des enseignants des écoles n’est pas réglé”, ajoute-t-il.
Bien que recrutés à Bac +5, les instituteurs continuent ainsi à percevoir une rémunération inférieure à celle de leurs collègues du second degré. En 2013, selon l’OCDE, un PE a touché en moyenne 2210 € mensuels et un professeur du secondaire 2640 €.
Un « parcours de carrière » revu et corrigé
Le SNUipp demande “que la promesse pour 2017 de refonte des grilles de salaires aboutisse à une revalorisation substantielle de rémunération pour tous. Il faut aussi améliorer les carrières qui restent parmi les plus lentes des enseignants de l’Éducation nationale”. À ce titre, le SNUipp demande que “tous les professeurs des écoles puissent partir à la retraite en ayant accédé au dernier échelon de la hors classe.”
Même son de cloche chez le Sgen-CFDT. “L’ISAE à 1200 € est plus qu’une mesure de revalorisation des professeurs des écoles, c’est une mesure de justice sociale”, écrit le syndicat dans un communiqué. “Mais cette mesure ne constitue qu’un élément du rattrapage nécessaire à la résorption de l’inéquité entre les personnels enseignants”, note le Sgen-CFDT, qui “continue de revendiquer l’octroi de l’ISAE à tous les PE quelle que soit leur fonction, la possibilité de départ à la retraite dès l’ouverture des droits, et un déroulement de carrière identique à celle des enseignants du second degré.”
Dans son discours, Manuel Valls a apporté un élément de réponse, en confirmant une autre information dévoilée par Najat Vallaud-Belkacem dans le JDD : un “parcours de carrière” revu pour tous les enseignants. “Pour réaffirmer l’importance de ce beau métier d’enseignant, sans doute le plus beau métier qui existe, nous allons revaloriser l’ensemble des carrières”, indique ainsi le Premier ministre. Selon lui, la ministre de l’Education Nationale “détaillera ce nouveau parcours dans les semaines qui viennent”.
Journées #RefondationEcole : annonce par Manuel… par EducationFrance
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