Jean-François Copé a dénoncé mardi les « reculades » du gouvernement aboutissant à une « loi CGT, Unef, +Nuit debout+ » qui « rigidifie » le Code du travail, en défendant au nom des députés LR une motion de rejet préalable du projet de loi travail.

« De reculades en reculades, ce projet de loi qu’on nous annonçait, cette refondation qu’on nous promettait ont disparu et nous sommes face à un texte si dénaturé que nous ne pouvons plus le soutenir », a déclaré l’ancien président de l’UMP dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, garni d’environ 50 députés à droite et 90 à gauche.

Convaincu de la nécessité de « réformer un Code du travail qui, conçu pour les XIXème et XXème siècles, n’est plus adapté » au XXIème siècle, le député-maire de Meaux a affirmé avoir été, comme ses collègues LR, « prêt » à voter la version de l’avant-projet.

Mais, a-t-il déploré, c’est devenu « une loi qui le rigidifie », car « la loi El Khomri est devenue la loi CGT, la loi Unef, la loi +Nuit debout+… »

« Triste signe d’impuissance de l’exécutif », a lancé ce candidat à la primaire de son camp, glissant, en guise de leçons pour de futurs candidats à l’Elysée, que ce texte était « à l’opposé » de la campagne de François Hollande et « lancé beaucoup trop tard ».

Pour cet orateur LR, les « rares avancées du texte » que sont les « accords de préservation et de développement de l’emploi » et la « clarification du licenciement économique » ne pèsent « pas lourd » face à « la surtaxation du CDD, (au) retour au monopole syndical en matière de négociation collective, (à) la généralisation de l’assistanat pour les jeunes dès 18 ans… »

Ce chantre d’une « droite décomplexée » s’est seulement réjoui d' »une reculade » sur le « communautarisme religieux en entreprise », qu’aurait, selon lui, favorisé l’une des dispositions de l’avant-projet.

« La réforme que nous devons mener se résume à un mot: liberté! », a plaidé M. Copé dans un discours offensif d’environ un quart d’heure.

Comme mesures de liberté, il a proposé de « donner aux chefs d’entreprise qui le souhaitent la possibilité de poser directement par référendum à leurs salariés, sans obligation préalable de consulter les syndicats, une question qui serait tranchée à la majorité simple », de relever les seuils sociaux, d’augmenter le nombre d’heures de travail et d’abaisser l’âge pour l’apprentissage, etc.