Le nombre de places en crèches a augmenté de 8.918 en 2015, année marquée par une progression des dépenses de fonctionnement pour la petite enfance et une reprise des investissements, mais les objectifs 2017 ne seront probablement pas atteints, selon la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf).

Les chiffres 2015 ont été présentés mardi au conseil d’administration de la Cnaf, dans le cadre d’un bilan d’étape de la Convention d’objectifs et de gestion (Cog), signée en 2013 entre la Cnaf et l’Etat.

Cette convention sur 5 ans (2013-2017) avait programmé une hausse des ressources du Fonds national d’action sociale (Fnas), qui finance crèches, centres de loisirs et autres actions en faveur des jeunes. Avec 5,249 milliards d’euros en 2015, les dépenses du Fnas ont augmenté de 5,1%, après +6,8% en 2014.

L’objectif était notamment d’accroître de 275.000 (+20%) en cinq ans le nombre de places d’accueil de jeunes enfants: +100.000 places de crèches, +100.000 places chez des assistantes maternelles et +75.000 places en écoles maternelles.

En 2015, 13.421 places en crèches ont été créées après 14.658 en 2014 et 13.732 en 2013: soit 41.811 sur trois ans, selon les chiffres communiqués par la Cnaf.

Mais 4.503 places ont parallèlement été supprimées en 2015, ramenant l’augmentation nette à 8.918, soit 403.622 places installées à fin 2015.

En outre, le nombre de places en micro-crèches a augmenté de 4.902 l’an dernier, à 20.856.

« Nous ne parviendrons pas en 2017 à l’objectif de 100.000 places supplémentaires créées en 5 ans, qui était ambitieux », a estimé le président du conseil d’administration de la Cnaf, Jean-Louis Deroussen, interrogé par l’AFP.

Il a imputé le retard aux élections municipales de 2014 et aux difficultés des communes, qui co-financent les places de crèches avec la Cnaf.

En 2015, l’aide à l’investissement a été majorée de 2.000 euros par place créée et ce coup de pouce a entraîné une hausse des projets de places nouvelles: 12.300 décisions de financement ont été prises, comparé à environ 10.000 en 2014 et 6.000 en 2013.

Cependant, les annulations de projets ont presque doublé, passant de 13 à 25 millions d’euros.

Du côté des assistantes maternelles, la Cnaf n’a pas publié de chiffres mais M. Deroussen a fait état d’un « recul de l’offre d’accueil » en 2015.

La prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE), pour les parents prenant un congé parental pour leur enfant né ou adopté depuis le 1er janvier 2015, a été versée à 120.475 foyers, dont 96% de femmes.

Cette proportion n’a pas varié par rapport aux années antérieures à la réforme qui, en janvier 2015, a modifié la durée du congé parental dans l’objectif, selon le gouvernement, de mieux le répartir entre les deux parents.

En comptant les parents d’enfants nés avant le 1er janvier 2015, 442.761 foyers au total ont perçu une prestation pour congé parental.

Les Caf ont connu en 2015 une augmentation de leur activité due à la réforme du congé parental, à l’expérimentation de la Garantie contre les impayés de pensions alimentaires (Gipa, généralisée en 2016), à la modulation des allocations familiales et à la préparation de la prime d’activité créée en janvier 2016. Elles ont aussi développé leurs actions de prévention de la radicalisation des jeunes.

Le conseil s’est félicité du succès de la prime d’activité mais « a alerté sur la croissance de la charge de travail des Caf et l’augmentation des délais de traitement des dossiers des allocataires », a signalé la Cnaf dans un communiqué. Le directeur général, Daniel Lenoir, a prévu que « la situation devrait progressivement revenir à la normale, avant l’été 2016 ».