« Nous ne laisserons plus rien passer dans l’Education nationale s’agissant de pédophilie », a déclaré vendredi Najat Vallaud-Belkacem, lors d’une conférence de presse pour annoncer des garde-fous afin d’éviter que ne se reproduisent des dysfonctionnements.
La ministre de l’Education nationale s’exprimait lors de la présentation des conclusions d’une enquête pointant des « erreurs graves d’appréciation » dans l’affaire de Villemoisson-sur-Orge, dans laquelle une commission disciplinaire de l’académie de Versailles avait décidé en 2007 de laisser enseigner un professeur de maths pourtant condamné pour pédophilie en Grande-Bretagne.
« Il m’est insupportable » de « savoir que peuvent encore exercer entre nos murs » des « prédateurs sexuels avérés », a-t-elle dit. « Il nous faut pour cela revoir toutes nos procédures ». « Nous n’avons pas hésité à le faire depuis un an, nous continuerons autant que de besoin. Sur ce sujet, je veux que les parents soient rassurés, l’école doit être un lieu de sécurité pour leurs enfants ».
Il faut faire en sorte que les commissions disciplinaires « disposent de tous les éléments nécessaires pour éclairer leur délibération, ce sera le cas grâce au décret qui suit la loi dite Villefontaine », avec une liste détaillée des documents que ses membres pourront solliciter.
Cette loi a été adoptée il y a une dizaine de jours pour améliorer les communications entre les ministère de la Justice et de l’Education, après un autre scandale de pédophilie au printemps 2015 dans cette commune de l’Isère: un directeur d’école avait été mis en examen pour viols d’une partie de ses élèves alors qu’il avait été condamné pour recel d’images pédopornographiques en 2008, sans que l’Éducation nationale en soit informée.
« La matérialité des faits s’impose quand le jugement est définitif », a-t-elle insisté, autrement dit les commissions ne peuvent pas passer outre les condamnations.
Elle demande aussi que les recteurs et inspecteurs d’académie « président personnellement les commissions » dans les affaires de moeurs concernant les mineurs. Enfin, elle demande un « deuxième regard » des services ministériels dans ce type de dossier.
Depuis Villefontaine, le ministère a engagé la vérification des casiers judiciaires de ses agents, pour s’assurer qu’il ne reste pas dans les classes des enseignants « qui auraient été condamnés sans qu’on en soit informés », a-t-elle rappelé.
Il s’agit aussi de « laver l’honneur des enseignants », car « on voit bien que la tentation est forte de lancer l’opprobre » sur l’ensemble des professeurs. « L’immense majorité des personnels de l’Education nationale sont d’une intégrité à toute épreuve et sont eux-mêmes très heurtés par ces affaires », a-t-elle souligné.
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