La situation budgétaire des universités « frôle la catastrophe industrielle », a estimé mercredi Jean-Loup Salzmann, président de la Conférence des présidents d’universités (CPU).
Il faudrait 450 millions d’euros rien que pour compenser « des décisions qui vont s’imposer à nous », a-t-il estimé, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de l’éducation (Ajéduc).
Il a cité notamment la hausse du point d’indice des fonctionnaires, des créations de postes décidées par l’Etat ou l’augmentation automatique de la masse salariale (GVT, glissement vieillesse technicité), non compensée lors du passage des universités à l’autonomie.
S’ajoute l’arrivée prévue à la prochaine rentrée de 30.000 à 40.000 étudiants supplémentaires, pour lesquels il faudrait aussi des moyens « si on veut qu’on leur propose les mêmes conditions » d’études, a-t-il fait valoir. « On atteint les limites du redéploiement à l’intérieur du ministère de l’Enseignement supérieur » pratiqué ces dernières années, a-t-il prévenu.
Le ministère a présenté lundi à la communauté universitaire un projet de décret autorisant 1.300 masters à sélectionner leurs étudiants entre la première et deuxième année, pour « sécuriser la prochaine rentrée » après une série de procès intentés par des étudiants. Il a annoncé une concertation pour aboutir ensuite à « une situation pérenne ».
« Il faut que les textes juridiques permettent la sélection pour organiser les flux » et qu’ils « permettent à tout étudiant de se trouver un parcours de réussite en master », a dit M. Salzmann.
Parallèlement à la concertation, la CPU planche avec le Cnous et les Crous sur « un +portail master+ qui recense l’ensemble de l’offre de formation sur le territoire » pour la rentrée 2017, a indiqué Gilles Roussel, président de la commission de la formation et de l’insertion professionnelle. L’objectif est que les étudiants puissent y déposer des candidatures sur plusieurs masters, mais aussi de leur donner des conseils d’orientation.
La CPU demande par ailleurs que soit autorisée l’expérimentation du « contrôle continu intégral » dans cinq universités, sans rattrapage (sauf pour les sportifs de haut niveau, les étudiants salariés ou handicapés).
Selon M. Salzmann, « les étudiants réussissent mieux » avec ce système, ont « une meilleure acquisition des connaissances » et c’est « moins discriminant socialement ». Il souhaite qu’un organisme indépendant soit chargé d’évaluer une telle expérience.
Concernant la contestation de la loi travail, la CPU a relativisé la mobilisation étudiante: « Il y a eu moins de dix universités dans lesquelles il y a eu un problème d’occupation ou de tentative de blocage ».
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