Les premiers portillons de sécurité, équipements contestés dans le monde éducatif, ont été inaugurés mardi à l’entrée de deux collèges des Bouches-du-Rhône, à La Ciotat.

Ces portillons ne comportent pas de détecteurs de métaux ni d’émetteurs de rayons X, mais pour les franchir, les élèves doivent « badger » avec leur cahier de correspondance.

Ces dispositifs doivent être ensuite étendus aux autres collèges du département à partir de la rentrée 2016, selon le plan de renforcement de la sécurité porté par la majorité Les Républicains au conseil départemental.

Outre les portillons de sécurité, les clôtures et portails des collèges sont renforcés, et la vidéosurveillance développée. Le département a investi 800.000 euros dans ces aménagements.

Ces travaux font « également partie de la mise en oeuvre du plan de sécurisation des établissements scolaires décidé par les ministres de l’Intérieur et de l’Éducation nationale après les attentats de Paris », précise le département dans un communiqué.

« La communauté éducative n’est pas favorable à ce type de dépenses », a réagi auprès de l’AFP le secrétaire départemental du SNES-FSU, le syndicat majoritaire. « La sécurité passe essentiellement par une présence humaine et dans une période de diminution des budgets, ils feraient mieux d’investir dans le matériel pédagogique », a-t-il ajouté.

Outre les Bouches-du-Rhône, des portillons ont déjà été installés devant des lycées de la région Auvergne-Rhône-Alpes, dirigée par Laurent Wauquiez (LR), occasionnant une virulente polémique.

Laurent Wauquiez avait fait de l’installation de portiques de détection, semblable à ceux des aéroports, l’une des promesses phare de sa campagne, annoncée après les attentats du 13 novembre. Mais elle s’est révélée trop compliquée à mettre en oeuvre et a rencontré l’opposition de proviseurs et de parents.

Au final, de simples tourniquets ou des verrières coulissantes comme dans le métro seront installés. De quoi surveiller les allées et venues sans détecter d’éventuelles armes.

L’expérimentation de ces portiques par la région Auvergne-Rhône-Alpes a été dénoncée comme un « effet de manche (qui) ne va pas dans le sens de la sécurité » en créant des files d’attentes devant les établissements, par la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem.