François Hollande a jugé jeudi « légitime » que la jeunesse « veuille s’exprimer », alors qu’il était interrogé sur le mouvement citoyen inédit Nuit Debout, lancé au soir du 31 mars sur la place de la République à Paris.

« Je trouve légitime que la jeunesse, aujourd’hui par rapport au monde tel qu’il est, même par rapport à la politique telle qu’elle est, veuille s’exprimer, veuille dire son mot », a déclaré le chef de l’Etat sur France 2.

« Cela ne suffit pas de prendre la parole. Il y a d’ailleurs de nombreux débats. Mais moi, je ne vais pas me plaindre qu’une partie de la jeunesse veuille inventer le monde de demain plutôt que de regarder avec nostalgie le monde d’hier », a ajouté François Hollande.

Cette place au coeur de Paris est l’épicentre d’un mouvement citoyen inédit, lancé au soir du 31 mars contre le projet de loi travail « et le monde qui va avec », et qui entend poursuivre sa mobilisation, suscitant l’embarras des autorités et de la classe politique.

« La jeunesse n’est pas satisfaite, n’est jamais satisfaite et elle a raison de ne pas l’être », a-t-il développé. « Mais quand je regarde les quatre ans (de mon mandat, NDLR): priorité à l’éducation », « les 60.000 postes (dans l’Éducation nationale), même dans cette période de difficulté budgétaires, ils ont été ouverts, et aujourd’hui il y a plus de professeurs devant les élèves »

« Il y a plus de jeunes à l’université. Un étudiant sur trois est boursier, ce n’était pas le cas en 2012 », a ajouté le président de la République.

« La politisation est une bonne chose, même si ce qui se dit sur ces places n’est pas toujours une somme de compliments à l’égard de la politique que je peux mener ou de ce que j’ai pu faire comme choix », a développé un peu plus tard François Hollande, sur le mode ironique.

« C’est bien (…) que le débat s’organise et que l’on veuille aussi faire de la politique en dehors des partis, en dehors des institutions, en dehors de la représentation (nationale), même si, à la fin, le meilleur des systèmes, c’est le suffrage universel », a-t-il ajouté.

« Mais il ne suffit plus, le suffrage universel. Il faut aussi que vous puissiez participer à l’élaboration de la loi. Je suis pour que nous puissions avoir des procédures nouvelles, pétitions, participations collaboratives à des textes, y compris ceux qui sont les plus contestés », a-t-il conclu.