1.500 personnes selon la police, 5.000 selon les organisateurs ont défilé contre la loi travail jeudi à Montpellier, où des heurts se sont produits entre des jeunes et la police débouchant sur 18 interpellations.
Des blocages d’établissements scolaires ont démarré dès 6H30 jeudi et ont touché une dizaine de lycées, a précisé lors d’une conférence de presse le préfet de l’Hérault Pierre Pouëssel.
« Des groupes de lycéens très mobiles, auxquels se sont mêlés des casseurs, ont harcelé les forces de l’ordre », a-t-il assuré, précisant que 16 membres des forces de l’ordre avaient été légèrement blessés par des jets de projectiles, notamment des pierres, sans que cela ne nécessite une hospitalisation ou une interruption de leur mission.
« A ma connaissance, aucun manifestant n’a été blessé, ce dont je me félicite », a poursuivi M. Pouëssel, estimant que les forces de l’ordre avaient agi avec « fermeté et discernement ».
« Après les blocages, les jeunes sont partis de manière très désorganisée », à travers la ville, avant la manifestation qui a véritablement commencé à 13H00 devant la préfecture et était encadrée par des syndicats, a souligné Jean-Michel Porez, directeur départemental de la sécurité publique de l’Hérault.
Parmi les dégâts recensés dans la matinée, des abribus saccagés, quelques tramways et des voitures dégradés, des feux de poubelles qui ont nécessité plusieurs interventions des pompiers sous protection policière, selon Jean-Michel Porez.
Les heurts les plus sérieux se sont produits dans la matinée sur l’esplanade Charles de Gaulle entre 150 à 200 manifestants et les forces de l’ordre utilisant notamment des gaz lacrymogènes et des grenades de désencerclement, avait constaté une journaliste de l’AFP.
Certains jeunes se rapprochaient des policiers en soulignant que leur manifestation était « pacifique » et en scandant « liberté d’expression ! ».
« Vous êtes là pour nous protéger, pas pour nous attaquer », criaient plusieurs jeunes, aveuglés par les gaz lacrymogènes.
Dix-huit personnes – pour moitié des mineurs – ont été interpellés dont 17 placés en garde à vue, a précisé le directeur de la DDSP de l’Hérault.
Lors de la journée, il y a eu à la fois, « des lycéens qui manifestaient tout à fait normalement, des casseurs patentés et des lycéens qui ont glissé vers des violences », selon lui.
Le préfet, qui s’est rendu jeudi dans le quartier défavorisé de Gély, où résident en majorité des familles gitanes montpelliéraines, a de son côté estimé que certains des débordements survenus jeudi matin à Montpellier s’apparentaient à « des violences urbaines » telles qu’ont pu en vivre certains quartiers pauvres, notamment en région parisienne. « C’est la cohésion sociale qui est en question », a-t-il dit. Et notamment la thématique de la « relégation urbaine » et du chômage qui touche 30 à 40% de la population de ces quartiers à Montpellier, a-t-il souligné.
A Montpellier, les lycéens étaient entrés dans le mouvement de protestation contre le projet de loi travail le 7 mars avec le blocus du lycée Clémenceau qui s’est propagé depuis. Ils sont restés à distance des autres composantes du mouvement et se sont notamment mobilisés via les réseaux sociaux.
Ils souhaitaient une forte mobilisation ce jeudi, avant les vacances scolaires qui débutent samedi à Montpellier.
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