Des élèves dont le lycée a connu plusieurs journées de blocage depuis le début des mobilisations contre la loi travail ont perdu 10% du troisième trimestre, a estimé jeudi le principal syndicat des proviseurs.

Les élèves des établissements bloqués « ont perdu en moyenne cinq jours, donc 10% du troisième trimestre », a calculé Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN. Certains établissements « ont pu être perturbés une dizaine de jours, c’est-à-dire une soixantaine de cours perdus, qu’on ne pourra pas rattraper. On n’aura pas le temps matériel », a-t-il souligné.

Il a évoqué « des élèves et des professeurs qui s’inquiètent. Certains professeurs ont dit à leurs élèves qu’ils ne pourront pas terminer le programme avant les épreuves du baccalauréat. Pour beaucoup d’élèves, ça ne leur fera pas rater » l’examen, mais « il peut y avoir pour des élèves un peu fragiles de vraies conséquences », a-t-il avancé.

Depuis le début de la mobilisation contre la loi travail, six personnels de direction ont été blessés lors de blocages, a-t-il précisé.

Jeudi, deux personnels de direction de la cité scolaire Voltaire (collège et lycée) ont ainsi été agressés, l’un par un coup de poing au visage, l’autre avec le déversement d’une poubelle de gravats, a-t-il dénoncé. La proviseur du lycée Pierre-Gilles-de-Gennes, frappée dans le dos le 5 avril, avait elle eu trois cotes fracturées et 30 jours d’ITT.

« C’est maintenant récurrent et on s’étonne du peu d’écho qu’ont ces violences », a-t-il déploré. « Un jour il y aura un drame, un personnel, un élève, un passant », a-t-il prévenu.

La ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a fait part dans un tweet « tout son soutien » aux deux personnels agressés jeudi.

La président LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a condamné dans un communiqué ces agressions et réclamé « des mesures rapides de protection pour les lycées ainsi que pour les personnels de l’Éducation nationale et de la Région confrontés à un climat d’une rare violence ».

Les proviseurs n’excluent pas de fermer des établissements préventivement « à chaque fois que le niveau de violence probable sera trop élevé », comme l’ont déjà fait une trentaine de lycées parisiens le 31 mars, a précisé M. Tournier.