« Il n’y a pas besoin de loi sur le voile à l’université », a estimé mercredi le secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur Thierry Mandon, se distinguant du Premier ministre Manuel Valls qui estime qu’il « faudrait le faire » dans une interview mercredi au journal Libération.
A la question de savoir s’il était favorable à une loi pour interdire le voile à l’université, Manuel Valls juge qu' »il faudrait le faire, mais il y a des règles constitutionnelles qui rendent cette interdiction difficile. Il faut donc être intraitable sur l’application des règles de la laïcité dans l’enseignement supérieur ».
« Si j’ai l’occasion de lui en parler je lui dirai qu’il n’y a pas besoin de loi », a réagi le secrétaire d’Etat interrogé sur RTL. « Ce que je vois sur le terrain, ce que me disent tous les présidents d’université c’est qu’il n’y a pas de problème ».
« Il n’y a pas de contagion du foulard », a relativisé le ministre, « il y a des étudiantes qui ont tout à fait, parce qu’elles sont adultes, le droit de garder un foulard, le foulard n’est pas interdit dans la société française ».
« Quand on est usager d’un service public on a le droit d’avoir un foulard, on peut en penser ce qu’on veut mais ce droit existe », a poursuivi le ministre, concluant: « je pense qu’il n’y a pas besoin de ce texte ».
En décembre 2015, l’Observatoire de la laïcité, une commission d’experts qui dépend de Matignon, avait estimé qu’il n’était « ni utile ni opportun » de légiférer sur le port de signes religieux, dont le foulard islamique, par les étudiants.
L’état des lieux dressé par l’Observatoire révélait « une situation globale respectueuse de la laïcité », avec seulement 130 cas de « désaccords ou conflits ponctuels » lui ayant été remontés, pour un total de 130 universités et établissements, rassemblant environ 2 millions d’étudiants.
Ces situations conflictuelles ne concernaient pas que le port du voile, mais aussi la question de l’adaptation du calendrier universitaire à l’observance du shabbat ou de fêtes, la contestation d’enseignements pour des motivations religieuses ou encore la présence ostensible de bibles sur des tables de candidats à des examens.
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