La dissection des souris (et autres vertébrés élevés dans ce seul but) en classe en cours de SVT est à nouveau possible. Le 6 avril, le Conseil d’Etat a annulé son interdiction, qui avait été promulguée dans une circulaire par le ministère de l’Education Nationale en 2014 pour tous les élèves du secondaire.
La décision du Conseil d’Etat est une réponse à une requête du Snes-FSU, premier syndicat d’enseignants du secondaire, qui avait contesté la décision du ministère et demandé le retrait de la circulaire.
« Dès lors qu’ils ne donnent lieu à aucune expérimentation sur les animaux vivants, l’élevage d’animaux en vue de l’utilisation de leurs organes ou tissus dans l’enseignement, la mise à mort d’animaux aux fins d’une telle utilisation, et enfin l’utilisation dans l’enseignement de ces organes ou tissus d’animaux morts ne revêtent pas le caractère de procédures expérimentales », indique le Conseil d’Etat – qui précise que le ministère s’est appuyé sur une mauvaise interprétation du droit européen.
« La confrontation avec le réel, fondement des SVT »
Dans un communiqué, le Snes-FSU a salué cette décision du Conseil d’Etat. Pour le syndicat, « la confrontation avec le réel est l’un des fondements de notre discipline, dans l’évident respect de la vie animale, et les solutions alternatives actuellement proposées, maquettes en plastique, programmes informatiques, sont loin de pouvoir remplacer la manipulation du « vivant ».
Retour, donc, à la situation d’avant 2014. La vivisection est interdite dans les établissements scolaires, mais la dissection est désormais autorisée, bien que strictement encadrée. Les animaux morts (ou organes) doivent être achetés dans un commerce de produits alimentaires de préférence (poissonnerie, boucherie), un abattoir pour certains organes autorisés, ou auprès d’un fournisseur spécialisé (animaux et organes non formolés). L’enseignant doit se faire remettre une attestation de vente.
« Une science sans conscience »
La dissection des animaux à des fins éducatives est un sujet de polémique ancien. En 2013, une collégienne de 5e avait lancé une pétition réclamant son interdiction. « Avons-nous besoin de massacrer des cadavres d’animaux pour apprendre ? », s’interrogeait-elle. Et de critiquer le comportement de ses camarades lors des dissections en classe : « Les élèves ne respectaient pas le cadavre et jouaient avec, j’étais furieuse de voir de tel comportement ».
Dans Le Plus du Nouvel Obs, Christophe Marie, de la Fondation Bardot, critique l’avis du Conseil d’Etat : « par ce choix de revenir sur une décision qui répond à une double obligation, réglementaire et éthique, le Conseil d’État fait le jeu des lobbies qui prônent une science sans conscience, refusent toute évolution de la recherche et nient l’évolution pourtant inéluctable de notre rapport à l’animal. »
Pour remplacer les dissections d’animaux, l’association Antidote Europe propose des solutions alternatives, comme l’utilisation de mannequins interactifs, ou les programmes informatiques interactifs de simulation d’organes.
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