Le président de l’université Rennes 2 (sciences humaines et sociales) a annoncé jeudi la fermeture administrative de l’université, jusqu’à samedi, après le blocus voté pour jeudi, la veille, lors d’une assemblée générale d’étudiants dans le cadre de leur lutte contre la loi travail.
« D’un commun accord avec l’équipe de direction et la direction générale des services, j’ai décidé la fermeture administrative des campus Villejean et La Harpe du jeudi 7 avril au samedi 9 avril 2016, inclus », dernier jour de cours avant les vacances de printemps, informe le président de Rennes 2, Olivier David, dans un communiqué.
« Confrontés au blocage de l’université voté par l’AG étudiante d’hier (mercredi NDLR), nous constatons l’impossibilité d’assurer le fonctionnement normal de l’établissement », dit M. David.
« Les dernières décisions de l’AG étudiante ne permettent plus de garantir la sécurité des biens et des personnes », ajoute-t-il.
La direction informe qu’elle s’engage « à étudier toutes les possibilités » pour qu’aucun étudiant ne soit pénalisé par l’absence des enseignements et des examens. Des partiels étaient prévus en cette fin de semaine.
Les épreuves seront reportées après les vacances, précise-t-on à l’université. L’établissement doit rouvrir le 18 avril.
Sur le campus, des chaises et des poubelles interdisaient jeudi matin l’accès aux bâtiments, a constaté une journaliste de l’AFP.
Sur le parvis, plusieurs dizaines d’étudiants discutaient par petits groupes. Une tente a été montée à l’aide de des barrières métalliques et d’une bâche. Certains étudiants envisageaient de rester sur place jusqu’à samedi sur le campus de l’université, à la pointe de la contestation étudiante de la loi travail dans la capitale de la Bretagne.
« Rennes 2 belle et rebelle », « Rennes 2 la rouge is back », « Loi, Travail : retrait des deux », peut-on lire sur des calicots fixés aux fenêtres de certains bâtiments.
« C’est comme ça qu’on va se faire entendre », a dit à l’AFP Eddy, étudiant en première année de sociologie.
« C’est important de lutter contre la loi travail, de participer aux manifestations », affirmait de son côté Johan, en première année de sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps).
Sur les vitres de l’entrée principale, la direction de l’université a placardé le communiqué d’information. L’argument selon lequel la sécurité des biens et des personnes ne serait plus garantie était contesté par Clara, en première année de sociologie: « On ne vient pas là pour mettre en danger la sécurité des étudiants », a-t-elle dit.
« Depuis le début de la mobilisation, il n’y a eu aucune dégradation », ajoute Helen, qui admet « quelques tensions », après le vote en faveur du blocus, avec des étudiants qui voulaient passer leurs partiels. « Je fais passer la lutte avant tout », dit-elle.
Depuis l’annonce de la loi travail, de nombreuses manifestations ont été organisées par les étudiants de Rennes 2, donnant lieu à des face-à-face tendus avec les forces de l’ordre, notamment à l’occasion d’occupations des voies ferrées. Celles-ci ont contraint la SNCF à interrompre le trafic à trois reprises en trois semaines.
Modération par la rédaction de VousNousIls. Conformément à la loi relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. Pour exercer ce droit adressez-vous à CASDEN Banque Populaire – VousNousIls.fr 1 bis rue Jean Wiener – Champs-sur-Marne 77447 Marne-la-Vallée Cedex 2.