Des jumeaux de 23 ans ont été condamnés jeudi à 20 ans de réclusion criminelle à Bordeaux pour la mort d’un étudiant, touché mortellement d’un coup de couteau lors du vol de son téléphone portable, revendu le jour-même pour l’équivalent de 40 euros en cannabis.
A leur sortie de prison, les deux frères auront interdiction de demeurer en Gironde pendant dix ans, et de porter une arme pendant cinq ans.
L’avocat général avait requis, devant la cour d’assises des mineurs de la Gironde, vingt ans de réclusion contre Mickaël et Christophe Houwer, jumeaux en rupture sociale, poly-toxicomanes –qui fumaient jusqu’à 20 joints par jour– et coutumiers, dans les mois précédents le drame, de ce genre de vols de portables sous la menace d’un couteau.
Alexis, étudiant de 19 ans, avait été frappé en plein coeur le 5 mars 2014, dans le hall d’une résidence de Talence, dans la banlieue de Bordeaux, jusqu’où l’avait suivi, puis agressé, un trio constitué des jumeaux et de l’amie de l’un deux, âgée de 17 ans au moment des faits.
Le meurtre avait provoqué une très vive émotion dans la région, de marches blanches en collectif de soutien, tandis que les parents d’Alexis essayaient d’éveiller les consciences sur cette « violence ordinaire ».
Le procès, débuté lundi, a longuement mis en relief tant la personnalité attachante et « solaire » de la victime que l’impressionnante solitude des jumeaux, à la relation « fusionnelle », mais « pour lesquels personne n’est venu témoigner, pas un ami, pas même leurs propres parents » adoptifs, a rappelé leur avocate, Me Céline Le Drogo. Abandonnés à la naissance par une mère toxicomane, les jumeaux furent adoptés par des parents « vite dépassés », a-t-elle rappelé.
Des êtres « sans passion, ni rêve, ni centre d’intérêt » autre que la drogue, des « délinquants stupides » qui ne se soucient de rien, ni de la vie d’un autre, ni de leur propre sécurité, a reconnu leur avocate, refusant pourtant le tableau « noir, caricatural » des deux accusés. Elle a appelé surtout le jury à rejeter l’implacable conclusion d’un expert psychiatre sur « pas d’avenir ». « Comment peut-on dire cela d’un jeune de 21 ans? » (l’âge des jumeaux au moment des faits)
Impassibles pendant les quatre jours d’audience, les deux frères au regard droit mais perdu, à l’expression fruste, ont exprimé leurs regrets, demandant pardon. Mais soutenant, à l’image de Mickaël, l’auteur du coup fatal, qu’il n’ont « jamais voulu tuer » la victime.
Leur amie de l’époque, Manon, a été condamnée à six ans de prison, conformément aux réquisitions de l’avocat général.
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