Catherine Lemorton, présidente (PS) de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée, a invité mercredi les jeunes opposés à la loi Travail à venir enfin rencontrer les parlementaires sur ce texte qu’elle perçoit comme un « détonateur des mécontentements depuis quatre ans ».
« J’aurais souhaité que les jeunes répondent à nos invitations pour parler de leurs raisons du rejet du texte », a déploré l’élue de Haute-Garonne devant l’Association des journalistes parlementaires, regrettant que leurs leaders, reçus mercredi par plusieurs ministres, soient « peut-être trop dans la tête d’affiche ».
Elle les a appelés à prendre exemple sur leurs « grands frères », FO et la CGT, dont les représentants ont été auditionnés la semaine dernière, malgré leur opposition au texte. La commission examine depuis mardi en détail le projet de loi, qui fait l’objet d’un millier d’amendements.
Après cette conférence de presse, le président de l’Unef, William Martinet, a interpellé Mme Lemorton sur Twitter: « évitons polémique, je ne vous demande pas de venir me chercher chez moi, juste fixer une date autre que pendant manif ». « A votre disposition, et je pense que ce sera utile », a-t-il ajouté, ce à quoi la présidente de commission lui a répondu avoir laissé un message sur son portable.
Devant l’AJP, Mme Lemorton s’est dite prête à se rendre elle-même place de la République à Paris, occupée par des anti-loi Travail, mais elle craint de « recevoir à la figure des slogans », sans entrer « dans le dur du texte ».
« J’entends la rue. La rue prend une autre forme, c’est moins traditionnel qu’avant. Les leaders syndicaux, lycéens, étudiants, vont peut-être être effacés un peu par le mouvement qui monte place de la République », le mouvement « Nuit debout » qui d’après elle peu à peu « dépasse très largement le projet de loi travail ». Par ailleurs, elle « déconseille les tentatives de récupération ».
Ce texte est « le détonateur d’un mécontentement depuis quatre ans », considère cette députée socialiste non-frondeuse.
Lors de la genèse du projet de loi, « on n’a pas été associés » par le gouvernement, a rappelé Mme Lemorton. « On est associés une fois que le coup est parti » et « il faudrait venir refroidir l’arme », ce qui est « un peu compliqué ».
Selon elle, le contenu a pu « échapper au début » à la ministre du Travail Myriam El Khomri. « Elle a pu perdre des arbitrages, mais elle s’est battue », a-t-elle reconnu.
Mme Lemorton a salué également le travail de l' »excellent » rapporteur Christophe Sirugue (PS), avec qui elle avance « main dans la main », en espérant que ça ne « lâche » pas sur tel ou tel article.
« Il a une capacité de persuasion sur une partie des socialistes qui peuvent hésiter encore », tandis que ceux qui réclament le retrait le feront « jusqu’au bout », d’après la députée, qui pense cependant que le texte « peut passer » sans 49.3.
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