L’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes a lancé mercredi une campagne de vaccination dans douze communes du Rhône, suite à quatre cas d’infections invasives à méningocoque B diagnostiqués dans le Beaujolais depuis fin février.

Cette « vaccination coup de poing » vise à circonscrire « au plus vite » cette souche de la méningite de type B, qui présente un important « potentiel épidémiologique », à défaut d’être « nécessairement la plus virulente », explique Anne-Marie Durand, directrice de la Santé publique de l’ARS.

« On agit vite pour couper court à la circulation de cette souche », complète Bruno Morel, directeur délégué de la veille et alerte sanitaire.

La campagne de vaccination vise une population âgée entre deux mois et 24 ans. Environ 4.330 personnes sont concernées sur les douze communes ciblées, a précisé l’ARS.

Il s’agit de communes rurales situées dans le nord du département: Blacé, Cercié, Charentay, Marchampt, Odenas, Le Perréon, Quincié-en-Beaujolais, Saint-Etienne-des-Oullières, Saint-Etienne-la-Varenne, Saint-Lager, Salles-Arbuissonnas-en-Beaujolais et Vaux-en-Beaujolais.

Quatre cas de cette souche provoquant la méningite ont été diagnostiqués entre le 29 février et le 19 avril par les autorités sanitaires sur deux adolescents de 17 ans et deux fillettes d’une même classe de maternelle.

« Trois sont guéris. La quatrième est toujours hospitalisée et présente des pathologies relativement importantes », précise Mme Durand. Ses jours ne sont toutefois pas en danger.

Cette vaccination, qui n’est pas obligatoire, est organisée dans les établissements scolaires. Des centres de vaccination seront par ailleurs créés dans les communes concernées. L’ARS prévoit de boucler la campagne avant les vacances d’été.

Suite aux cas déjà diagnostiqués dans une école de Saint-Etienne-des-Oullières, 191 enfants et 23 membres du personnel encadrant ont d’ores et déjà été vaccinés à l’aide du vaccin Bexsero dont l’utilisation est recommandée par le Haut conseil de la santé publique.

Une telle campagne de vaccination reste exceptionnelle en France.

Entre 2006 et 2014, une campagne de plus grande ampleur visant à éradiquer des infections invasives à méningocoques liées à une souche virulente de type B, avait été organisée dans des cantons de Seine-Maritime, de la Somme mais aussi dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle avait concerné plusieurs dizaines de milliers d’enfants.