Une « enquête a été immédiatement ouverte par le procureur pour établir les circonstances exactes » du suicide en prison, dans la nuit de lundi à mardi, d’un ex-instituteur en Isère mis en examen il y a un an pour des viols sur ses élèves, a annoncé mardi le garde des Sceaux.

Le ministre de la Justice a affirmé dans un communiqué « sa détermination pour avancer avec l’administration pénitentiaire vers un renforcement des mesures spécifiques de prévention des risques de suicides dans les milieux pénitentiaires ».

Jean-Jacques Urvoas s’est dit « absolument déterminé à faire la lumière sur les circonstances du décès » de l’ancien directeur de cette école de Villefontaine, qui « faisait l’objet d’une surveillance particulière, ayant déjà tenté de se suicider ».

Le ministre a rappelé que « la lutte contre les atteintes sexuelles sur mineurs » était « une priorité du gouvernement ».

Le projet de loi dit « Villefontaine » sera « adopté définitivement au Parlement cette semaine et entrera en vigueur immédiatement », a-t-il dit. Ce texte vise notamment à empêcher qu’une personne condamnée pour pédophilie puisse se retrouver face à des élèves.

La justice avait dénombré une soixantaine de victimes potentielles de l’enseignant, Romain F., 46 ans, dans les différents établissements où il a exercé. En juin 2008, il avait déjà été condamné par le tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu (Isère) à six mois de prison avec sursis avec obligation de soins pendant deux ans pour avoir téléchargé des images pédopornographiques.

A Villefontaine, il était notamment soupçonné d’avoir imposé « par surprise » des fellations à plusieurs de ses élèves dans le cadre de ce qu’il appelait « un atelier du goût », durant lequel les enfants, les yeux bandés, devaient identifier des « choses » que l’enseignant leur faisait goûter. Des supports informatiques, trouvés chez lui, ont montré qu’il avait filmé ses actes.