Le préfet d’Ille-et-Vilaine Patrick Strzoda a interdit toute manifestation d’étudiants mardi dans le centre historique de Rennes, ainsi que tout rassemblement sur la place du Parlement de Bretagne que certains souhaitent occuper dans le cadre des mouvements « Nuit Debout », a-t-il annoncé lundi lors d’un point de presse.

« J’ai des informations selon lesquelles les étudiants auraient décidé d’organiser mardi un défilé de Villejean (le quartier où se trouve l’université Rennes 2 NDLR) vers la place du Parlement, puis un défilé en ville et une nuit d’occupation » place du Parlement, a indiqué le préfet.

« Il est hors de question » que les manifestants se rendent sur la place du Parlement, « il est hors de question de défiler dans le centre historique de Rennes, il est hors de question » d’organiser un rassemblement durant la nuit de mardi à mercredi sur la place du Parlement, a martelé le préfet.

En revanche, a souligné le préfet, si les manifestants « veulent se rassembler, ils peuvent le faire ailleurs, en l’occurrence sur l’esplanade Charles de Gaulle », située à quelque distance du centre historique.

Cette annonce intervient quatre jours après des heurts intenses, pendant plusieurs heures, entre des manifestants et les forces de l’ordre, en marge d’un défilé contre la loi Travail.

Le 31 mars, les forces de l’ordre ont été la cible de projectiles et ont répliqué en tirant « 749 grenades lacrymogènes (à Rennes et) 1.710 à Nantes », selon le préfet.

Mardi, a-t-il prévenu, les forces de l’ordre disposeront aussi à Rennes de « lanceurs d’eau ».

Le préfet a justifié ses interdictions notamment par la nécessité de protéger le centre historique.

« Ce qui me pose problème, c’est qu’une partie de la ville de Rennes a une valeur patrimoniale qui n’est pas compatible avec des manifestations susceptibles de dégénérer », a déclaré M. Strzoda, rappelant que « le centre de Rennes a déjà subi des dégradations par le passé ». Une référence à l’incendie du Parlement de Bretagne, en février 1994, à l’issue d’une manifestation de marins-pêcheurs.

« Je dispose des moyens policiers », a souligné le préfet, précisant leur avoir donné pour instruction de « réagir de manière adaptée et proportionnée ».

« Quand on dit qu’il y a des violences policières, je voudrais rappeler que les violences sont le fait de casseurs hostiles et agressifs: ils sont hostiles à tout ce qui représente l’ordre républicain, ils sont hostiles idéologiquement, culturellement, congénitalement », a-t-il dit.

Douze personnes ont été interpellées jeudi à Rennes en marge de la manifestation.