Le proviseur d’un lycée parisien a été légèrement blessé vendredi matin lors d’une bousculade avec des jeunes au visage masqué, un incident qui a suscité le « ras-le-bol » du syndicat des personnels de direction, tandis qu’une quinzaine d’établissements ont été « perturbés ».
L’incident s’est produit avant l’ouverture du lycée Paul-Bert (XIVe arrondissement), a indiqué à l’AFP le rectorat de Paris. Le proviseur est intervenu pour bloquer « un groupe de jeunes cagoulés » qui avaient entrepris de poser un cadenas sur la porte.
Dans la bousculade, le chef d’établissement est tombé et s’est cassé une dent. Il va porter plainte et une enquête est en cours pour retrouver l’identité de ces jeunes. On ignore s’ils étaient des élèves de Paul-Bert, a précisé le rectorat.
Le recteur, François Weil, qui s’est rendu sur place, souligne sur son compte Twitter que « le droit de manifester doit être respecté ». « Mais les blocages, les incendies de poubelles et les violences sont inacceptables », ajoute-t-il.
Paul-Bert avait été fermé sur décision de la direction jeudi, journée de mobilisation contre la loi travail à l’appel des syndicats et des organisations lycéennes et étudiantes. Plusieurs établissements parisiens avaient ainsi été fermés jeudi par leur direction, par mesure de sécurité.
« Voilà pourquoi nous avions souhaité fermer des lycées jeudi », a réagi Philippe Tournier, secrétaire général du syndicat des chefs d’établissement, le SNPDEN, qui dit redouter « un drame ».
Les blocages des lycées par des amoncellements de poubelles ou de barrières métalliques, lors de mouvements de contestation, « existent depuis une dizaine d’années », mais « ils sont de plus en plus violents », a déclaré à l’AFP M. Tournier.
« Il y a quelques années, on avait des personnes avec lesquelles discuter. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas et un sentiment nouveau est apparu: la peur », a ajouté le responsable syndical.
Il réclame par exemple la présence de quelques policiers très tôt le matin, le jour des manifestations, pour décourager les jeunes, « très peu nombreux », qui amoncellent poubelles et barrières. « Il y a une marge entre ne rien faire du tout, comme actuellement, et poster toute une brochette de CRS. »
Vendredi matin, une quinzaine de lycées parisiens ont été « perturbés », avec l’installation de barrages filtrants ou total (pour deux ou trois d’entre eux), selon le rectorat. La situation était revenue à la normale à la mi-journée.
Le recteur de l’académie de Paris a annoncé une réunion de travail avec les personnels de direction lundi. Les syndicats lycéens et étudiants organisent deux nouvelles journées de mobilisation la semaine prochaine, les mardi 5 et samedi 9 avril.
Vendredi matin, quelque 200 jeunes se sont rassemblés place de la Nation, pour aller place de la République, encadrés par un important dispositif policier. Plusieurs manifestants avaient le visage dissimulé par une cagoule. Des bouteilles de verre ont été jetées sur des policiers, qui ont brièvement chargé la foule.
L’appel à se rassembler place de la Nation n’émanait pas des syndicats lycéens, ont précisé ces derniers, qui ont demandé au contraire aux jeunes de ne pas s’y rendre, pour des raisons de sécurité.
Des échauffourées avaient opposé certains manifestants aux forces de l’ordre jeudi matin à Paris, lors d’un défilé qui a mobilisé plus d’un millier de lycéens, puis lors de la manifestation qui a rassemblé dans l’après-midi entre 26.000 et 28.000 personnes dans la capitale, selon la préfecture de police.
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