Pour lutter contre le problème endémique du non-remplacement des enseignants absents, qui fait perdre une année de scolarité aux élèves de Seine-Saint-Denis, la FCPE 93 propose de verser une bourse aux étudiants qui s’engageraient à seconder un enseignant déjà en place.

Cette allocation universelle serait versée à tout étudiant qui, à partir de la L1 (première année de licence), suivrait une unité « enseignement » lui permettant de « seconder un enseignant déjà en place, en maternelle, primaire, collège ou lycée », détaille la FCPE 93, branche départementale d’une des deux grandes fédérations de parents d’élèves.

« L’idée est de susciter des vocations en faisant du pré-recrutement. Il faut aller à la source, là où sont les futurs enseignants, et ils sont à la fac », explique Rodrigo Arenas, son président.

La Fédération propose également de recruter dès à présent « les 100 à 150 personnes sur liste complémentaire du concours 2015, pour qu’elles soient en classe à temps plein cette année et en formation l’année prochaine ».

Autres propositions: inciter les enseignants à s’installer durablement en Seine-Saint-Denis, en leur réservant un quota de logements dans tout programme de rénovation urbaine, mais aussi en augmentant leur « prime d’installation » et leur « indemnité de résidence » dès leur entrée en stage. En échange, ils s’engageraient à rester 5 ans dans le département, une fois titularisés.

« On sait qu’en Seine-Saint-Denis, se loger est un problème et que beaucoup d’étudiants sont obligés de travailler pour financer leurs études. Il faut lever ces obstacles », estime M. Arenas. Cela coûte peut-être moins cher d' »engager des contractuels » mais c’est une politique de « courte vue », ajoute le président de la FCPE.

Suivant l’exemple de la FCPE nationale, qui a créé le site Ouyapacours et mobilisera sur ce thème les 7 et 21 avril, la fédération du 93 a lancé un site où les parents pourront signaler le non-remplacement de professeurs absents (https://nonremplacement.wordpress.com/).

« Une fois collectées et analysées, ces informations nous serviront de base pour revendiquer postes et remplacements pérennes auprès de l’Education nationale, ainsi qu’à nous faire une idée de la situation générale sur le département en publiant les déclarations par ville et niveau », est-il expliqué.

Le ministère de l’Education nationale chiffre le taux de journées de classe non assurées entre 0,02 et 0,03% au niveau national et estime que « la situation s’est largement améliorée depuis 2012 », à la faveur de la création de nouveaux postes.

En Seine-Saint-Denis, le ministère a renouvelé cette année le concours exceptionnel de recrutement, qui n’existe que pour ce département.