Relaxée en première instance, une institutrice et directrice d’école de Haute-Vienne était jugée mercredi en appel pour violences morales et physiques sur une vingtaine de ses élèves de maternelle âgés de 3 à 5 ans.
Le ministère public a requis contre l’enseignante, toujours sous le coup d’une mesure de suspension conservatoire, une peine de 18 mois de prison avec sursis et l’interdiction à vie d’exercer une profession en lien avec des enfants. La décision a été mise en délibéré au 27 mai.
Mettant en lumière « sa pédagogie de la terreur », son comportement « générateur de violence » la présidente Johanne Perrier et l’avocat général Georges Borg n’ont pas fait ciller l’institutrice, qui a soutenu comme en première instance être victime d’une « machination ». « Ce n’est que mensonges et exagérations », a-t-elle répété.
Mais le feu incessant de questions a permis d’éclairer la personnalité de « maîtresse Delphine », tels que l’appelaient les enfants, laissant entendre que brimades et humiliations contribuaient à pousser les enfants « à l’autonomie » et à « vaincre leurs peurs ».
Une quinzaine d’avocats, une vingtaine de parties civiles, une quarantaines de parents et huit témoins de l’entourage professionnel de l’institutrice ont raconté à la barre comment étaient « terrorisés » les enfants de la petite section de maternelle de l’école de Feytiat, près de Limoges.
Six assistantes maternelles, au contact quotidien de l’institutrice de 49 ans, ont évoqué des « hurlements », « cheveux tirés », « claques », « tapes ». « On ne savait pas quoi faire pour que ça s’arrête, c’était tous les jours », a témoigné l’une d’entre elles.
« Je n’avais jamais entendu au cours de ma carrière des mots pareils dans la bouche d’une enseignante. Je suis de la vieille école, je suis pour la rigueur, mais là c’était de la maltraitance », a déclaré une assistante avec 30 années d’expérience.
En janvier, le tribunal correctionnel de Limoges avait jugé qu’une partie des faits, antérieurs à 2012, étaient prescrits. Et pour la période du 27 février 2012 à début 2015, il n’avait pas suivi le ministère public, qui avait requis un an de prison avec sursis, considérant que les faits ne relevaient pas de violences physiques et morales commises par une personne ayant autorité sur des mineurs de moins de 15 ans.
L’affaire avait éclaté au début de l’été 2015 quand des parents avaient constaté que le comportement de leurs enfants se dégradait (peur irrationnelle, refus de manger, terreurs nocturnes, draps souillés…). Ils avaient alerté la hiérarchie de l’institutrice mais, en l’absence de sanctions disciplinaires, ils avaient porté plainte en février 2015.
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