Plus d’une vingtaine de lycées parisiens envisagent de fermer jeudi pour éviter des débordements lors de la nouvelle journée de mobilisation contre la loi travail, a indiqué mercredi à l’AFP Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN-Unsa.

« En l’état actuel des choses, s’il n’y a pas de mesures particulières prises en matière de présence des forces de l’ordre », 25 établissements seront fermés jeudi, a estimé le responsable du premier syndicat des proviseurs, citant notamment les lycées Voltaire et Jules Ferry.

Il y a dix ans, les blocages se caractérisaient par « un filtrage et des slogans, on pouvait dialoguer. Là, ce sont des groupes cagoulés qui arrivent avec des poubelles, cassent des vitres, ce sont des agressions. On est au-delà de l’éducatif, dans le maintien de l’ordre. Si le ministère de l’Intérieur n’est pas en mesure d’assurer l’accès aux établissements, ce n’est pas aux établissements de jouer à la police », a-t-il ajouté.

« On comprend que les forces de l’ordre n’aient pas très envie de se confronter aux lycéens avec tous les risques, on a vu ce qui s’est passé pour le lycée Bergson », a-t-il dit, en référence a une vidéo devenue virale la semaine dernière, montrant un policier assénant un violent coup de poing à un élève de cet établissement, maîtrisé par un autre fonctionnaire. Une enquête a été confiée à l’IGPN, la « police des polices ».

« Les lycées sont seuls aujourd’hui, une partie des personnels ont peur de ces blocages », a indiqué M. Tournier.

« Les établissements restent ouverts dans mesure du possible, s’il n’y a pas un manque d’enseignants trop important » du fait de la mobilisation contre le projet de loi travail, a rétorqué le rectorat de Paris. « Le lycée Bergson notamment ne ferme pas », a-t-il ajouté.

Un lycée « ne peut pas être fermé par anticipation », selon le ministère de l’Education nationale, qui a rappelé cette consigne aux recteurs mardi. « Les élèves qui le souhaitent doivent pouvoir être accueillis ». Une fermeture « ne peut être envisagée que le jour même pour des raisons de sécurité absolue avérées, et ne peut être effectuée qu’en accord avec le recteur ».

Tout incident mettant « en danger des biens et des personnes conduit le chef d’établissement à faire appel aux équipes mobiles de sécurité des rectorats, ou en cas de besoin aux forces de l’ordre », précise la rue de Grenelle.