Le SNALC, syndicat minoritaire, a annoncé vendredi qu’il quittait l’intersyndicale opposée à la réforme du collège, « lassée de (sa) mollesse », mais appelle toutefois à la grève le 31 mars, comme les autres organisations.

Le SNALC se dit « lassé de la mollesse des positions de l’intersyndicale dont les actions se limitent à des grèves d’un jour » et a donc décidé de la quitter, indique-t-il dans un communiqué.

L’organisation, qui se présente comme indépendante mais qui est classée à droite par les spécialistes du secteur, souhaitait que l’intersyndicale évoque la possibilité d’une grève des examens (brevet et baccalauréat) en juin prochain, seul moyen selon le SNALC de faire plier la ministre de l’Éducation.

L’intersyndicale s’y est refusée, indique l’organisation, qui précise continuer à lutter pour l’abrogation de la réforme du collège. Et qui se mobilisera le 31 mars, pour une journée d’action.

De son côté, l’intersyndicale hostile à la réforme du collège, qui compte notamment le premier syndicat de l’enseignement secondaire, le SNES, appelle les personnels à se mettre en grève le 31 mars, pour protester contre la loi travail et réforme du collège.

Dans ce communiqué distinct de celui du SNALC, elle demande aux enseignants de se réunir en assemblées générales au sein des établissements pour préparer la grève du 31 mars et « débattre des modalités de poursuite de l’action », contre la loi travail et contre la réforme du collège.

Car pour l’intersyndicale, la logique qui guide la loi travail est la même que celle qui guide la réforme du collège: « renvoi au niveau local d’une grande partie des choix, réduction des règles communes et aggravation des inégalités », énumère-t-elle.

La réforme du collège, prévue pour entrer en vigueur à la rentrée 2016, divise profondément le monde enseignant depuis sa présentation par le ministère de l’Éducation il y a un an.

Elle prévoit notamment d’accroître la part de l’interdisciplinarité (plusieurs disciplines enseignées au sein d’un même cours) et d’accorder une plus large autonomie aux collèges, deux mesures qui suscitent la colère de l’intersyndicale.

Parmi les objectifs de cette réforme avancés par la ministre Najat Vallaud-Belkacem figure la nécessité de rendre le système scolaire français plus équitable. Les études PISA, publiées tous les cinq ans, montrent que la France est l’un des pays « riches » où l’origine sociale d’un enfant pèse le plus sur son destin scolaire.