Le tribunal correctionnel de Tours a jugé jeudi pour diffamation à l’encontre d’une institutrice de maternelle la fondatrice du mouvement Journée de retrait de l’école (JRE) Farida Belghoul ainsi qu’une mère de famille de Joué-lès-Tours qui partageait son combat contre « l’enseignement de la théorie du genre ».
En mars 2014, la polémique faisait rage à Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire, banlieue de Tours) sur fond de Manif pour tous contre le mariage homosexuel, d’opposition au programme scolaire expérimental de l’ABCD pour l’égalité entre hommes et femmes, et de campagne électorale serrée pour l’élection municipale. Le candidat de l’UMP Frédéric Augis proclamait alors sans retenue son opposition à « l’abominable » théorie du genre et au mariage homosexuel. M. Augis devait finalement l’emporter sur le fil face au maire sortant socialiste de la deuxième commune d’Indre-et-Loire, une localité à forte population populaire et immigrée.
Dans ce climat passionnel la mère d’un petit garçon de trois ans, d’origine tchétchène, avait affirmé que son enfant lui avait rapporté que sa maîtresse l’avait déculotté, ainsi qu’une petite fille de la classe, afin d’échanger des caresses sexuelles et des « bisous ».
Alertée, la correspondante locale de JRE, Mme Dalila Hassan contactait le 28 mars Mme Belghoul qui était dès le lendemain devant l’école et recueillait son « témoignage » filmé. La vidéo, mise le soir même sur You Tube, se présentait comme une interview de la mère de famille, dont les enfants n’étaient pas scolarisés dans l’école mise en cause, rapportant les propos de la jeune mère tchétchène.
Pour le procureur, l’affaire est surtout le résultat d’une « manipulation » de Mme Belghoul, soucieuse de ranimer le mouvement du JRE « qui commençait à s’essouffler un peu » à quelques jours d’un appel national de retrait des enfants de l’école pour le 31 mars. Soutenant les demandes de la partie civile, il a demandé la condamnation des prévenues à une amende, laissée à l’appréciation du tribunal.
Les avocats des deux prévenues ont demandé la relaxe de leurs clientes en plaidant leur « bonne foi ».
Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 19 mai.
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