Amas de poubelles devant l’entrée, barrières métalliques et banderoles: une quinzaine de lycées parisiens, selon une organisation lycéenne, étaient bloqués jeudi matin, jour de la manifestation organisée par des syndicats étudiants et lycéens opposés à la loi Travail.

L’Union nationale lycéenne (UNL) a décompté une trentaine d’établissements « perturbés » dans la capitale, dont une quinzaine totalement bloqués.

Des chiffres nationaux seront annoncés à la mi-journée. Le ministère de l’Education donnera lui aussi des chiffres plus tard dans la matinée.

L’académie de Paris compte 188 lycées.

Près du lycée Voltaire (11e arrondissement), des lycéens se sont massés en bordure de l’avenue République avec des sifflets, ils lancent des pétards et bloquent quelques voitures à l’aide de barrières métalliques avant de les laisser passer.

Pour Félix, 17 ans, « on n’est pas des esclaves. C’est pas aux patrons de décider de notre vie ».

Dans le 20e arrondissement (est), les lycées voisins Hélène-Boucher et Maurice-Ravel étaient, comme souvent, en pointe de la contestation.

Devant l’établissement Hélène-Boucher, des lycéens filtraient les entrées, ne laissant passer que les collégiens et les élèves de classes préparatoires. « Ils nous empêchent de rêver, on va les empêcher de dormir », proclamait une banderole.

« On se bat pour notre futur, pour notre avenir. Les heures supplémentaires qui ne seront plus majorées, ou seulement à 10%, c’est pas possible. On va travailler plus et gagner moins », déclare à l’AFP Yovann, 16 ans, élève de seconde.

Des enceintes diffusent de la musique et des jeunes chantent à tue-tête « Commandante Che Gevara » et des chants de Bob Marley. « La jeunesse emmerde la loi travail », affirme une pancarte brandie par deux lycéens portant des masques à l’effigie du Premier ministre Manuel Valls et de la ministre du Travail Myriam El Khomri.

Devant Ravel, Axel, 17 ans, en terminale économique et sociale, estime que le « vrai problème de cette loi, c’est le fond ». Elle instaurera selon lui « un climat de peur permanent ».

La semaine dernière, lors de la première journée de mobilisation des lycéens et étudiants, une centaine de lycées avaient été bloqués sur tout le territoire selon les organisations de la jeunesse, un chiffre proche de l’estimation du ministère de l’Education (90).

Autres lycées de la capitale touchés par la mobilisation, selon des journalistes de l’AFP: Lavoisier, dans le 5e arrondissement, et Jules-Ferry, dans le 9e.