Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée, a accusé mercredi le Mouvement des jeunes socialistes (MJS), opposé à la loi El Khomri, d’être « à côté de ses pompes », s’interrogeant sur la mobilisation des étudiants alors que la nouvelle version du texte a convaincu les syndicats réformateurs.

« Le MJS est à côté de ses pompes ! », a affirmé M. Le Roux lors de l’émission « Question d’info » LCP-Le Monde-France Info-AFP. « Le propre d’un mouvement de jeunesse, c’est de ne pas épouser totalement les idées et les rythmes qui peuvent être ceux de leurs aînés (…) mais de là à combattre, à être dans la rue (…) c’est un peu du jamais vu ! »

Lundi, le Premier Ministre Manuel Valls a présenté aux partenaires sociaux la nouvelle mouture du texte. Barème des indemnités prud’homales « indicatif », rôle accru du juge concernant les licenciements économiques ou création du dispositif « garantie jeunes » sont autant d’éléments nouveaux censés rééquilibrer la loi en faveur des salariés. Salué par les syndicats réformateurs, le texte est toujours rejeté par la CGT, FO et l’UNEF, qui demandent son retrait et appellent à manifester.

« Est-ce une manifestation contre la garantie jeunes, contre le CPA (compte personnel d’activité, ndlr), une manif contre les droits des salariés ? », s’est interrogé Bruno Le Roux.

Le député a regretté l’entêtement de certains syndicats qui « décident de manifester indépendamment du contenu du texte ». « Peu importent les changements opérés dans le texte, on a l’impression qu’ils (les syndicats) veulent manifester pour manifester », a-t-il déploré.

S’emportant contre ceux qui « travestissent » le texte, M. Le Roux a mis en avant la « perte de prépondérance » de l’UNEF (Union des étudiants de France, principal syndicat étudiant) face à la FAGE (syndicat d’étudiants réformiste, satisfait de la nouvelle version du texte).

« J’ai une nostalgie des combats qui étaient ceux de l’UNEF, que j’ai accompagnés. Aujourd’hui, les choses ont changé », a-t-il regretté.