La présidente de la CFE-CGC, Carole Couvert a demandé lundi au président du Medef, Pierre Gattaz, de « faire un geste » après lui avoir envoyé des SMS « menaçants » sur la loi travail.

Estimant sur LCP que M. Gattaz était « allé trop loin », elle a indiqué que « la balle » était désormais « dans son camp ». S’il « s’entête », cela « va vraiment définir et dessiner deux visions totalement différentes du dialogue social », a ajouté la présidente du syndicat des cadres.

Carole Couvert a confirmé avoir été « traitée de cégétiste » dans un des deux SMS envoyés par M. Gattaz mercredi à propos de la loi Travail.

Les Echos.fr ont révélé vendredi l’existence de ces SMS. « Si vous persistez dans cette attitude +cgtiste + sur cette loi, le Medef en tirera toutes les conséquences sur nos discussions en cours « , a écrit M. Gattaz selon le quotidien économique.

Toujours selon les Echos, M. Gattaz a poursuivi: « Ce que je veux dire c’est que nous (ne) vous soutiendrons plus dans votre combat pour les cadres si vous plantez la loi MEK » (El Khomri).

« C’est ce que j’appelle de la pression, de la menace, c’est ce qui démontre que nous n’avons pas la même conception du dialogue social », a commenté Carole Couvert.

Pour elle, cet épisode prouve le bienfondé de l’attachement de son syndicat à « l’accord de branche » (plutôt que d’entreprise), « qui garantit une équité de traitement entre salariés d’un même secteur, mais aussi entre entreprises de toutes tailles ».

« En entreprise, il faut que la négociation soit loyale, qu’il n’y ait pas de pression sur nos délégués syndicaux, pas de chantage à l’emploi. Or Pierre Gattaz démontre le contraire à travers ces SMS », a-t-elle poursuivi.

« Il est fondamental que nos deux centrales continuent à dialoguer ensemble », a-t-elle dit. Mais « il lui appartient de faire un geste pour que ce dialogue soit renoué », a-t-elle conclu.