Le gouvernement et les géants du web comme Facebook sont tombés d’accord pour créer en France une « structure » pour mener des campagnes de communication afin de contrer la propagande jihadiste, a indiqué le service d’information du gouvernement (SIG), confirmant une information d’Europe 1.
Cette structure, dont la nature n’est pas encore définie, « devrait voir le jour dans les mois qui viennent », mais les modalités de l’engagement des grands groupes web (Facebook, Twitter, Google, Apple, Microsoft) restent à définir, a ajouté Matignon. L’initiative a été lancée lors d’une réunion entre le Premier ministre Manuel Valls et ces groupes en décembre.
« Nous sommes d’accord sur le principe d’une structure qui soutient les organisations de la société civile engagées dans la lutte contre la radicalisation en ligne », a confirmé Facebook, sans autre précision. Ce réseau social est l’un des vecteurs utilisés par les jihadistes pour la propagande et le recrutement.
Ce futur organisme pourrait s’inspirer notamment de l’Institut pour le dialogue stratégique (ISD), une organisation internationale de lutte contre la propagande jihadiste basée à Londres, qui travaille avec Facebook.
L’ISD va par exemple lancer au Canada un programme éducatif : les professeurs de lycée diffuseront des vidéos, notamment des témoignages de jihadistes repentis, pour en débattre avec les adolescents, a expliqué lundi Erin Marie Saltman, experte du « contre-discours » à l’ISD. Ce programme doit être étendu ensuite à l’Allemagne et à la Grande-Bretagne.
Cette experte était venue à Paris pour présenter son action lors d’une journée organisée par Facebook avec une vingtaine d’associations luttant contre l’extrémisme.
L’objectif était de les aider à mieux maîtriser les codes de communication pour rendre leurs messages sur internet plus visibles et plus efficaces, qu’il s’agisse de témoignages de repentis, de messages contre la haine ou de récits de victimes du terrorisme. Une initiative qu’a déjà menée Facebook en France et dans d’autres pays d’Europe.
Car associations et experts sont unanimes : les messages provenant des autorités sont décrédibilisés. Pour être audibles, ils doivent émaner de la société civile.
« Il faut que le message, son émetteur et la plateforme choisie soient tous les trois crédibles », a souligné Erin Marie Saltman.
Selon elle, il est particulièrement difficile de lutter contre les discours de haine sur des systèmes de messageries comme WhatsApp ou la messagerie cryptée Telegram, particulièrement prisée des djihadistes. D’où la nécessité d’élaborer une contre-propagande.
Faute de pouvoir automatiquement les détecter, Facebook s’appuie sur les signalements de ses utilisateurs (31 millions en France) ou des autorités pour lutter contre les contenus haineux ou extrémistes.
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