Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a estimé que le projet de loi El Khomri sur le droit du travail ne contenait pas « de mesures anti-jeunes » à la différence du CPE, mercredi, jour de la mobilisation des étudiants et lycéens dans la rue.

Les jeunes « manifestent une inquiétude, notamment sur les conditions d’entrée sur le marché du travail », a-t-il observé lors de l’émission « Questions d’info » LCP-France Info-Le Monde-AFP.

Pour autant, « cette loi, qui est imparfaite, que je conteste aujourd’hui telle qu’elle est écrite, est-ce qu’elle fait empirer la situation les concernant? La réponse est sans doute non », a ajouté Laurent Berger.

Selon le numéro un de la CFDT, « il n’y a pas de mesure antijeunes dedans », contrairement au Contrat première embauche il y a dix ans, qui était « clairement ciblé sur les jeunes ».

« Est-ce que cela rend pour autant la situation qu’ils subissent supportable? Evidemment non », a poursuivi Laurent Berger, plaidant pour le développement de droits nouveaux à l’égard de la jeunesse.

Laurent Berger a regretté que sur l’objectif initial de la réforme se soient « greffées des verrues qui laissent à penser que pour embaucher il faut licencier plus facilement » et viennent « perturber » la philosophie du texte. Parmi ces mesures, le dispositif précisant les motifs de licenciement économique, introduit « à la dernière minute ».

A ceux qui font de la CFDT l’interlocuteur privilégié du gouvernement, Laurent Berger a redit son refus de toute « instrumentalisation ». « Ce ne sera pas la loi El Berger, ce sera la loi El Khomri et cela restera la loi El Khomri », a-t-il dit.

Il a fait valoir que le gouvernement est « le seul porteur de la loi » et le législateur le seul à la « voter ». « Il faut qu’ils assument leur position ».

Mais, faute de modifications importantes, le gouvernement prend le risque d’un « conflit social », a réaffirmé le leader syndical.