La recherche française sur la radicalisation est riche, mais elle doit à présent « enclencher des actions concrètes », relève un rapport commandé après les attentats du 13 novembre à Paris et remis jeudi au gouvernement.

« Les recherches en humanités et sciences sociales sont désormais au premier plan, dans une société où la sécurité des personnes n’est plus un acquis, mais où paradoxalement, les connaissances qu’elles ont produites n’ont pas trouvé des débouchés dans l’action politique », souligne Alain Fuchs, président de l’Alliance Athena des sciences humaines et sociales, qui a produit ce volumineux rapport.

« Il s’agit maintenant pour la recherche de se donner les moyens de la mise en oeuvre concrète – la mise en société – de ses résultats », ajoute M. Fuchs, également président du CNRS (Centre national de la recherche scientifique).

Ce rapport fait suite à une lettre de mission adressée le 25 novembre à Alain Fuchs par le secrétaire d’Etat à la Recherche Thierry Mandon.

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Thierry Mandon, ont « salué la qualité » de ce rapport, indique le ministère dans un communiqué.

« Il va permettre de prolonger l’action ministérielle à la fois sur l’animation de la recherche avec des appels à projets (CNRS, Agence Nationale de la Recherche), sur sa structuration grâce à une cartographie précise des équipes de recherche (…) et avec la poursuite de la création de dix emplois sur les formations en islamologie et la thématique de la radicalisation », ajoute le ministère.

Les ministres « s’engagent dans la mise en oeuvre concrète des propositions du rapport, notamment concernant le transfert des résultats de la recherche afin de mieux les utiliser et d’éclairer les débats et l’action publics », selon le communiqué.