Trois Chinois, accusés d’avoir enlevé en 2014 deux enfants alors âgés de 9 et 10 ans dans l’espoir de soutirer 380.000 euros de rançon à leur père qui employait l’un d’entre eux, sont jugés jeudi par la Cour d’assises des Hauts-de-Seine, à Nanterre.

Les trois accusés, âgés de 28, 47 et 49 ans, encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict doit être rendu lundi.

« J’ai très peur, je regrette énormément et demande pardon aux enfants », a déclaré à l’ouverture des débats Peng Xiaouding, présenté par l’accusation comme l’instigateur de l’entreprise criminelle et le plus jeune des trois. Ses deux co-accusés ont également exprimé leurs « regrets ».

Les deux enfants avaient été kidnappés le 15 décembre 2014 sur le chemin du retour de l’école, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Leurs ravisseurs, camouflés, les avaient placés de force dans un utilitaire aux vitres obstruées dans lequel régnait « une odeur de moisi et de renfermé », selon les enquêteurs.

Les parents des victimes, de prospères grossistes en textile installés en région parisienne et originaires du sud de la Chine, avaient reçus en fin d’après-midi un appel en mandarin leur réclamant 380.000 euros.

La police avait alors remonté leur piste grâce aux téléphones portables. Le véhicule sur lequel de fausses plaques minéralogiques avaient été grossièrement scotchées, avait été repéré sur un parking près du Havre en Seine-Maritime.

Les enfants y avaient été retrouvés sains et saufs et les trois auteurs présumés avaient pu être interpellés. L’un d’entre eux, Wei Han, était un ancien employé de l’entreprise familiale.

Selon les accusés, le stratagème avait été élaboré un mois plus tôt « à la suite du visionnage d’un film chinois ». Le plus jeune d’entre eux avait acheté le véhicule qui avait servi à l’enlèvement, et les trois accusés avaient mis en place plusieurs filatures, d’abord pour repérer le domicile familial et ensuite pour déterminer le point d’enlèvement.

L’ancien employé Wei Han et son cousin Rhuzi Han, le troisième comparse, étaient originaires d’une région pauvre du nord de la Chine. Ils espéraient une rançon conséquente, les parents des enfants étant, eux, originaires d’une riche région du sud de la Chine.

« Ce dossier est avant tout celui d’un problème culturel, compte tenu de leurs origines et du fait qu’ils ne parlent pas du tout français », a estimé Me Nolwenn Rannou, l’avocate du plus jeune, Peng Xiaouding.

Les parents n’ont pas souhaité se constituer partie civile.