Des organisations de jeunesse dont le premier syndicat étudiant, l’Unef, ont appelé mardi à une journée d’action en France le 9 mars et à « rejoindre le rassemblement à Paris » pour réclamer le retrait du projet de loi Travail.
« Avec ce projet de loi, le gouvernement franchit une ligne rouge grave », a déclaré à la presse Marthe Corpet, la trésorière de l’Unef. Malgré l’annonce lundi par le Premier ministre Manuel Valls du report de quinze jours de la présentation du projet de loi dite El Khomri initialement prévue le 9 mars, l’Unef a appelé les étudiants à se mobiliser « jusqu’au retrait total et entier du projet de loi ».
« Nous appelons à une journée d’action en France et à un rassemblement place de la République à Paris à 14H00 avec les cheminots de la SNCF et de la RATP, le 9 mars », a détaillé Marthe Corpet.
Les lycéens (Unl, Fidl), des organisations politiques de la jeunesse (Jeunes communistes, Parti de gauche, NPA) ou syndicales (CGT) ont également pris part à l’appel.
« Cette réforme démontre le décalage entre le gouvernement et sa jeunesse », a estimé une porte-parole de la Fidl, appelant les lycéens à rejoindre le mouvement.
Dix ans après la dernière grande mobilisation étudiante contre le Contrat Premier Embauche (CPE), « c’est un mauvais cadeau d’anniversaire » qu’offre le gouvernement, a estimé Marthe Corpet. « Pour lutter contre le chômage, on nous explique que les salariés doivent avoir moins de droits » or « la baisse des droits des salariés entraîne plus de précarité et plus de chômage », s’étrangle la syndicaliste.
Alors que François Hollande avait fait de sa jeunesse une priorité, la représentante de l’Unef a souligné que « la priorité jeunesse, ce n’est pas de précariser les jeunes pendant leurs études puis quand ils accèdent à l’emploi ».
Le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres le jeudi 24 mars au lieu du 9 mars, et l’objectif reste une adoption du texte « avant la suspension estivale des travaux parlementaires », a précisé lundi Matignon.
Avant sa présentation, le gouvernement souhaite retravailler le texte et répondre à la forte opposition des syndicats et d’une partie de la gauche.
Une pétition contre ce texte, lancée par la militante féministe Caroline de Haas, avait recueilli lundi après-midi plus de 785.000 signatures.
Dans sa version initiale, le projet prévoit des référendums d’entreprise pour valider des accords minoritaires, la primauté des accords d’entreprise en matière de temps de travail, une clarification des critères de licenciement économique, un plafonnement des indemnités prud’homales, ou encore la création du compte personnel d’activité (CPA) rassemblant les droits sociaux.
Côté salariés, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont appelé à la grève le 9 mars.
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