Les organisations patronales ont estimé lundi que le report de la présentation du projet de loi sur le travail allait permettre de « faire de la pédagogie », mais ont mis en garde le gouvernement contre tout « affadissement » du texte face à la « fronde » d’une partie de la gauche.

« C’est une bonne chose que de prendre le temps de faire de la pédagogie. Expliquer les choses, cela ne nous semble pas être une perte de temps », a réagi auprès de l’AFP un porte-parole du Medef, principal syndicat patronal.

Interrogé sur les éventuelles discussions qui pourraient être engagées avec les syndicats, ce porte-parole s’est toutefois dit « vigilant ». « Il ne faut pas que ça conduise à un affadissement du texte. La réforme doit rester très ambitieuse », a-t-il insisté.

Un message relayé par François Asselin, numéro un de la CGPME, organisation représentant les petites et moyennes entreprises, qui a dit craindre « un retour en arrière ».

« Face à la fronde qui s’est constituée, on a l’impression qu’il va y avoir une volonté d’édulcorer pas mal d’articles. J’espère qu’on ne va pas avoir +deux pas en arrière+ pour +un pas en avant+ », a-t-il affirmé à l’AFP.

« A force de vouloir faire de la France un eldorado social, on va en faire un désert économique », a-t-il regretté.

L’exécutif a annoncé lundi le report de la présentation du projet de loi sur le travail, qui a suscité une forte opposition syndicale. Selon une source gouvernementale, le texte sera présenté le 24 mars en conseil des ministres, au lieu du 9 mars.