L’université de Corte (Haute-Corse) a de nouveau été fermée vendredi par les syndicats étudiants pour protester contre la condamnation à 5 mois de prison ferme, la veille à Bastia, d’un manifestant.

Les trois syndicats, tous nationalistes, ont annoncé cette nouvelle journée « Université morte » dans un communiqué, après la condamnation par le tribunal correctionnel de Bastia de Rémi Di Caro, un étudiant âgé de 20 ans, à dix mois de prison dont cinq ferme et mandat de dépôt pour « violences en réunion » lors d’un manifestation mardi dernier à Corse.

Les portes des facultés de l’Université de Corse-Pascal Paoli ont de nouveau été barricadées par les étudiants.

L’université avait été rouverte jeudi, après trois jours de blocage en début de semaine pour protester contre les arrestations, samedi dernier à Reims, de plusieurs supporters du club de football de Bastia.

L’un d’entre eux, Maxime Beux, 22 ans, a perdu un oeil lors de heurts avec des policiers accusés par la victime de lui avoir tiré dessus avec un Flash-Ball, ce qui a déclenché l’ouverture d’une enquête de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Selon le parquet de Reims, le jeune homme se serait blessé en tombant à terre.

« Nous avons eu la bavure policière samedi et la bavure judiciaire ne s’est pas fait attendre », ont déclaré les syndicats.

L’énoncé du jugement de M. Di Caro avait été suivi de mouvements de colère et de protestations de ses proches et d’étudiants au palais de justice de Bastia, tandis que l’étudiant était emmené à la maison d’arrêt de Borgo, au sud de Bastia, où il a passé sa première nuit. Dénonçant une « répression acharnée », les syndicats ont dénoncé »l’exagération des faits » par une « justice clairement partiale ».

Après trois soirées d’émeutes dimanche soir Bastia, puis lundi et mardi à Corte, le climat demeure très tendu sur l’île.