Un professeur de collège de l’Essonne mis en examen jeudi pour agression sexuelle d’un mineur de moins de 15 ans avait déjà été condamné pour des faits similaires en Angleterre, mais avait néanmoins été autorisé à exercer en France, a déclaré vendredi la ministre de l’Éducation.

Najat Vallaud-Belkacem a qualifié cette situation d' »inadmissible », lors d’une conférence de presse convoquée à la hâte rue de Grenelle.

Le professeur de mathématiques avait été condamné à 15 mois de prison en Angleterre en 2006 pour « relations sexuelles avec un enfant à partir d’une relation de confiance » et « voyeurisme », a expliqué la ministre, traduisant au mieux les termes anglais utilisés dans la condamnation.

Après avoir effectué sa peine de prison, il avait été autorisé, à son retour en France, à exercer son métier par la commission paritaire de l’Éducation nationale, a poursuivi Mme Vallaud-Belkacem.

Cet enseignant d’un collège de Villemoisson-sur-Orge a été mis en examen jeudi pour agression sexuelle d’un mineur de moins de 15 ans et détention d’images pédopornographiques, et placé en détention provisoire.

Les enquêteurs sont remontés jusqu’à lui après l’arrestation le 10 février « pour des faits distincts » d’un jeune homme à Corbeil-Essonnes, qui leur a expliqué avoir été recruté par « des jeunes » pour « organiser une expédition punitive à l’encontre d’un individu susceptible d’avoir commis des faits d’agressions sexuelles », selon un communiqué du parquet d’Évry.

Le jeune homme remet alors spontanément à la police un téléphone portable récupéré par les personnes qui avaient fait appel à lui, dans lequel les enquêteurs retrouvent « plusieurs milliers d’images et de vidéos pédopornographiques ». Ils y trouvent également « un film vidéo » dans lequel un homme, qui s’avèrera plus tard être l’enseignant, « était en présence d’un mineur sur lequel il commettait une agression sexuelle ».

Parmi les fichiers, aucun ne concerne d’élève de l’établissement dans lequel travaillait le professeur, selon une source policière.

Depuis l’affaire de Villefontaine -un directeur d’école mis en examen au printemps pour viols sur une partie de ses élèves alors qu’il avait été condamné pour recel d’images pédopornographiques en 2008-, l’Éducation nationale s’est engagée à passer au peigne fin les casiers judiciaires de ses agents.