Ils débarquaient en pleine nuit dans des résidences étudiantes d’Evry (Essonne), séquestraient leurs victimes, ligotées et menacées de mort, avant de les dépouiller: trois hommes ont été condamnés vendredi à cinq de prison dont trois ferme par le tribunal correctionnel d’Evry.

Une nuit de janvier 2015, vers 1H00 du matin, les trois suspects traînent dans les couloirs d’une résidence universitaire d’Evry. Puis ils croisent leur victime sur un palier, l’interpellent sous un faux prétexte, puis la conduisent à la porte de sa chambre sous la menace d’une arme.

La tête enfoncée dans son canapé, pieds et mains liés, la victime est frappée à plusieurs reprises avec la crosse de l’arme sur l’arrière de la tête.

Sous la menace – ses agresseurs lui montrent un balle du pistolet et la lame d’un couteau -, l’étudiant donne le code de sa carte bancaire.

L’un des agresseurs quitte alors la résidence pour retirer 300 euros tandis que ses complices dérobent plusieurs biens dont l’ordinateur et le téléphone portable de la victime.

Ils sévissent à nouveau trois semaines plus tard, dans une autre résidence étudiante d’Evry, suivant presque le même mode opératoire mais sans arme. Montant du butin: 390 euros retirés avec la carte bancaire du locataire ainsi qu’un sac à dos, un téléphone et un ordinateur portable.

Enfermée chez elle, la victime parvient à se défaire elle-même de ses liens, alerte son voisin puis la police. Ses agresseurs, dont il a pu donner une description précise, sont interpellés peu de temps après, non loin de la résidence.

« Pourquoi avoir ciblé des résidences étudiantes? », demande la présidente. « Parce qu’on s’était dit que c’était des gens qui vivaient seuls », répond l’un des deux prévenus qui se sont présentés sans avocat à l’audience. Le troisième n’a pas répondu à sa convocation.

« Ah c’est sûr, c’est plus risqué d’aller frapper à la porte d’un appartement de la Grande-Borne », cingle la magistrate, en référence à un quartier difficile de Grigny, une commune voisine.

« C’était de la folie, de la violence gratuite. On avait un sentiment de toute puissance », regrette l’un, qui avait un casier vierge au moment des faits. « C’était immature et irréfléchi », concède l’autre.

Les trois condamnés devront également verser 10.000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice moral et physique à l’une des deux victimes qui s’était constituée partie civile.

« C’est énorme mais amplement mérité pour mon client qui a été terrorisé », a estimé son avocate Me Anne-Constance Coll.