Les inégalités sociales face à la mort perdurent: les hommes cadres vivent toujours six ans de plus que les ouvriers et les femmes cadres trois ans de plus que les ouvrières, selon une étude de l’Insee publiée jeudi.
Depuis la fin des années 1970, « les hommes de 35 ans ont gagné 7 années d’espérance de vie et les femmes 5,5 années », relève l’Institut. « Toutes les catégories sociales ont profité de ce progrès et les écarts entre les cadres et les ouvriers se sont maintenus. »
Les femmes, elles, vivent toujours plus longtemps que les hommes, quelle que soit leur catégorie sociale. L’espérance de vie des ouvrières est ainsi supérieure d’un an à celle des hommes cadres.
Cependant, les écarts entre hommes et femmes se réduisent depuis le milieu des années 1990, du fait d’un rapprochement des comportements. Par exemple, les ouvrières âgées de moins de 60 ans fument davantage que les hommes cadres, d’après l’enquête Handicap-Santé de 2008. Ce n’était pas le cas pour les générations antérieures.
En revanche, les ouvrières consomment moins d’alcool que les hommes cadres à tout âge… Elles bénéficient en outre d’un meilleur suivi médical, en particulier pendant la vie féconde, selon la même enquête.
En moyenne, une femme de 35 ans a encore 50,5 ans à vivre en moyenne dans les conditions de mortalité de 2009-2013 en France métropolitaine, contre 44,5 ans pour un homme, soit 6 ans de plus.
En 2009-2013, l’écart entre l’espérance de vie des cadres et celle des ouvriers est précisément de 6,4 ans pour les hommes et de 3,2 ans pour les femmes.
Les ouvriers ont un risque plus élevé de mourir prématurément. Un homme de 35 ans soumis toute sa vie aux conditions de mortalité de 2009-2013 a ainsi 18% de risque de mourir avant 65 ans s’il est ouvrier, contre 7% s’il est cadre (respectivement 8% et 4% pour les femmes).
La nature même des métiers explique en partie ces écarts, selon l’Insee, les cadres étant moins soumis aux risques professionnels, mais aussi les modes de vie: comportements de santé à risque, moindre recours aux soins ou encore obésité sont moins fréquents chez les cadres.
Pour la première fois, l’Insee publie aussi dans cette étude des données sur l’espérance de vie de la population selon le niveau de diplôme.
Résultats: entre les diplômés du supérieur et les non-diplômés, l’écart d’espérance de vie à 35 ans est de 7,5 ans pour les hommes et de 4,2 ans pour les femmes. Pour les hommes, plus le diplôme est élevé, plus l’est aussi l’espérance de vie.
Un diplômé du supérieur peut espérer vivre en moyenne 1,8 an de plus qu’un bachelier, 3,5 ans de plus qu’un titulaire d’un CAP ou d’un BEP et 7,5 ans de plus qu’un non diplômé.
Pour les femmes, l’écart d’espérance de vie est net entre celles qui ont un diplôme et celles qui n’en ont pas. En revanche, parmi les diplômées, la gradation selon le niveau de diplôme est peu marquée.
Une diplômée du supérieur vit en moyenne presque aussi longtemps qu’une bachelière (0,4 ans d’écart) et les écarts restent ténus avec une titulaire d’un CAP ou d’un BEP (1,0 an). Elle vit en revanche 4,2 ans de plus qu’une femme sans diplôme.
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