Le président nationaliste de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a annoncé qu’il allait rencontrer mercredi les syndicats étudiants qui bloquent l’université à Corte (Haute-Corse), en signe de soutien aux supporters bastiais poursuivis par la justice à Reims.

M. Talamoni a annoncé, dans un communiqué, qu’il s’entretiendrait à 18H00 à Corte avec « l’ensemble des syndicats étudiants ». Cette rencontre fait suite à son appel à l’apaisement lancé mardi soir et aux interventions auprès du ministre chargé de l’Aménagement du Territoire, Jean-Michel Baylet, qui a reçu les élus corses mardi à Paris, précise le communiqué.

Depuis trois jours, les étudiants, à l’appel de syndicats nationalistes, manifestent leur soutien aux supporters bastiais impliqués dans des heurts avec la police samedi soir à Reims, au cours desquels l’un d’eux a été grièvement blessé à l’oeil. Huit autres supporters sont poursuivis pour des violences.

Le jeune homme grièvement blessé à l’oeil l’a été dans des circonstances non éclaircies. Le parquet de Reims a ouvert mercredi une information judiciaire contre X pour « violences volontaires » et l’Inspection générale de la police nationale a été saisie pour faire la lumière sur cette affaire.

Des affrontements ont opposé manifestants et forces de l’ordre en Corse trois jours consécutifs, à Bastia dimanche, lundi et mardi à Corte, où des scènes de guérilla urbaine ont eu lieu.

Le président de la Collectivité territoriale de Corse Gilles Simeoni a lui aussi lancé mercredi un nouvel appel au calme en condamnant les violences. « A l’origine, il y a le drame de ce jeune homme qui a été blessé dans des circonstances qui restent à élucider, mais il faut dire avec fermeté que ces violences ne sont pas la bonne manière d’exprimer la colère qui peut être ressentie », a dit M. Simeoni sur France Info.

L’agitation se poursuivait aussi mercredi dans les lycées de plusieurs villes corses avec des rassemblements d’élèves et des feux de poubelles prés de certains établissements.

A Bastia, le lycée Jean Nicoli, l’un des plus grands de la ville, a été fermé avec l’accord du rectorat. Le recteur Michel Barat a dénoncé dans un communiqué « des éléments non identifiés (qui) ont allumé des incendies aux abords de l’établissement ».

Condamnant « ces comportements stupides, inadmissibles et indignes », M. Barat en a appelé à « la responsabilité de chacun (…) eu égard aux violences urbaines perpétrées devant certains établissements scolaires ». Il a toutefois refusé de s’exprimer « sur le mouvement de protestation actuellement engagé ».