« Les mauvais résultats scolaires ont des conséquences à long terme pour les individus et pour les pays », écrit l’OCDE dans son nouveau rapport Pisa (2012) sur les élèves peu performants, diffusé le 10 février 2016. Dans son étude, intitulée « élèves en difficulté : pourquoi décrochent-ils et comment les aider à réussir ? », l’organisme analyse les facteurs qui influencent les mauvais résultats, et propose des idées de mesures.
13% d’élèves français peu performants
Qu’en est-il de la France ? Selon le rapport Pisa, 13% d’élèves français âgés de 15 ans sont peu performants, ce qui représente la moyenne des pays de l’OCDE (12%). Si les pays membres de l’organisation « n’ont, pour la plupart, guère progressé ces 10 dernières années » en ce qui concerne l’aide apportée aux élèves les plus faibles, la France, elle, régresse.
Depuis Pisa 2003, le pourcentage d’élèves de 15 ans peu performants a augmenté de 6 points en maths. En français, depuis Pisa 2000, ce pourcentage a augmenté de 4 points en compréhension de l’écrit. En sciences, il est resté « inchangé » depuis Pisa 2006.
Selon l’OCDE, le milieu socio-économique influence les résultats scolaires. Ainsi, un élève issu d’un milieu défavorisé est « plus de 4 fois plus susceptible d’être peu performant » qu’un élève issu d’un milieu « favorisé ».
Dans les établissements REP et REP+, les élèves sont notamment « 40 fois plus susceptibles d’être peu performants en mathématiques » que leurs « pairs scolarisés dans des établissements favorisés », une fois le « contrôle du milieu socio-économique des élèves à titre individuel » effectué.
Maths : de meilleurs résultats en résolution de problème
En revanche, selon le rapport Pisa 2012, en dépit de leurs mauvais résultats en maths, les élèves français réussissent mieux dans la résolution de problème. « Le lien entre le milieu socio-économique et la performance en résolution de problèmes est nettement plus ténu que ne l’est la relation entre leur milieu socio-économique et leur performance en mathématiques », indique l’OCDE. L’organisme constate ainsi que les élèves français « possèdent de bonnes facultés de raisonnement ».
Selon l’OCDE, les élèves de 15 ans en difficulté « sont exposés à un risque élevé » de décrochage, et quand une « part importante de la population » ne possède pas les compétences de base, la croissance à long terme d’un pays est « compromise ».
Aider les élèves en difficulté « le plus tôt possible »
Pour « briser le cycle de désengagement et de faible performance », le rapport Pisa 2012 recommande différentes actions, en direction des décideurs et des enseignants.
Parmi elles, l’OCDE conseille de « mieux identifier » les élèves peu performants et de « concevoir une stratégie d’intervention adaptée à leurs besoins ». Elle préconise aussi de « proposer le plus tôt possible une aide aux élèves en difficulté« , de réduire les inégalités d’accès à l’éducation de la petite enfance, et de « limiter le recours à la sélection des élèves ».
Enfin, le rapport conseille de « favoriser l’implication » des parents et des collectivités locales, et de « créer à l’école des environnements d’apprentissage stimulants, offrant aux élèves le soutien dont ils ont besoin ».
C’est vrai que « la sélection » intervient beaucoup plus tôt en France qu’en Allemagne, qui ne connâit pas le collège unique… ^^