Le tribunal correctionnel d’Avignon a prononcé mercredi la relaxe d’un universitaire poursuivi pour avoir, dans des mails internes à son établissement, ironisé et repris des déclarations de Manuel Valls sur les « blancos », a-t-on appris auprès du parquet.

Le parquet ne va pas faire appel de la relaxe, a précisé à l’AFP le procureur de la République à Avignon, Bernard Marchal.

Le procureur, qui avait requis une amende de 1.000 euros, reprochait à Bernard Mezzadri « de poser dans le débat la question de la distinction de race et de couleur dans la définition de la valeur d’un établissement universitaire ».

« On entre dans un discours potentiellement raciste », avait ajouté lors de l’audience M. Marchal.

A l’approche d’une rencontre avec le Premier ministre, M. Mezzadri, enseignant-chercheur âgé de 55 ans, avait écrit le 27 mai 2015 dans un mail interne à l’université: « J’espère qu’en cette grande occasion la délégation de l’UAPV (Université d’Avignon et des pays de Vaucluse, ndlr) comptera suffisamment de +blancos+ (et pas trop de basanés), afin de ne pas donner une trop mauvaise image de notre établissement », avant de qualifier Manuel Valls de « chasseur de Roms ».

Ces propos faisaient notamment référence à des images de Manuel Valls datant de 2009, dans lesquelles celui qui était alors député-maire d’Evry (Essonne) demandait à ses équipes de rajouter des « whites » et des « blancos » dans le décor.

Lors de l’audience, M. Mezzadri s’était défendu en expliquant avoir voulu dénoncer « le racisme et la xénophobie de M. Valls ».

« Ce n’est pas mon expression, c’est celle de M. Valls, je la cite ironiquement », avait-il dit.