Le parquet de Paris a requis mercredi le placement en détention provisoire d’un lycéen dijonnais de 18 ans dans l’enquête sur des appels anonymes et menaçants à des lycées parisiens, a-t-on appris de source judiciaire.
Il doit être présenté à un juge d’instruction en vue d’une mise en examen, avant un débat devant un juge spécialisé sur son placement en détention.
Ce jeune homme, qui s’est désolidarisé de ces alertes à la bombe infondées, aurait bâti un serveur qui permet d’anonymiser les envois et de brouiller les pistes sur internet, susceptible d’être utilisé par des « pirates » de la toile.
Il lui est notamment reproché son « refus de remettre aux autorités judiciaires ou de mettre en oeuvre » les codes de décryptage de son serveur, selon la source.
L’information judiciaire a également été ouverte pour « complicité de menaces réitérées de destruction volontaire dangereuse pour les personnes », « complicité de menaces de mort réitérées », « complicité de fausse alerte ».
Les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la cybercriminalité (OCLCTIC) de la police judiciaire ont trouvé sa trace à partir d’un tweet revendiquant ces appels.
Ce message avait été envoyé par un expéditeur, nommé « Evacuation Squad », pseudo qui cacherait en fait un groupe de « hackers ». Ce tweet a permis de remonter à l’adresse IP (numéro d’identification de la connexion internet) du lycéen dijonnais.
– « Virtuose de l’informatique » –
Mais il « ne cautionne pas les alertes à la bombe », infondées, qui se sont multipliées notamment contre des lycées parisiens ces dernières semaines, selon une source proche du dossier.
« Il refuse de collaborer avec les services techniques de police concernant l’exploitation de son matériel informatique », avait ajouté mardi une source policière.
Il aurait été prévenu, par une personne qu’il n’a pas souhaité désigner, que son serveur avait été utilisé pour revendiquer ces appels malveillants.
Interrogé par l’AFP, le père du suspect a expliqué que son fils était en relation avec « des centaines » de personnes dans le monde et affirmé qu’il n’était « pas du genre à s’attaquer à des lycées avec des alertes à la bombe ».
« Ce n’est pas un hacker, un hacker vient pour casser ou pirater, lui c’est un joueur expérimental qui entre dans un système, met un drapeau pour montrer qu’il était là comme un astronaute met un drapeau sur la Lune et il s’en va », a-t-il expliqué, décrivant son fils comme « un virtuose de l’informatique ».
Les appels contre des établissements scolaires se sont multipliés ces dernières semaines dans un contexte de menace terroriste très élevée, après les attentats du 13 novembre.
Lundi 1er février et pour la troisième fois en quelques jours, des lycées et collèges parisiens avaient reçu des menaces anonymes par téléphone, entraînant la mise à l’abri des élèves, voire leur évacuation. D’autres établissements en province avaient également reçu des messages menaçants. A chaque fois, la police n’avait rien trouvé et les lycées avaient repris leur fonctionnement habituel.
Un scénario similaire s’était produit au Royaume-Uni. Mais l’enquête française ne porte pas sur ces faits.
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