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Malgré les éclaircissements apportés par le gouvernement et l’Académie française, les inexactitudes et contrevérités au sujet de la soi-disant réforme de l’orthographe continuent de s’accumuler. La dernière en date provient de l’ancien ministre de l’Education nationale, Luc Chatel.

« C’est dans le cadre de la réforme du collège »

Le député était invité hier sur France Inter à commenter le débat autour de ces modifications orthographiques, validées en 1990 par l’Académie française et évoquées à nouveau en 2008 dans des Bulletins officiels de l’Education nationale. « Moi je considère que ce n’est pas une priorité aujourd’hui, et ce n’est pas tout à fait la même chose que de le citer dans un Bulletin et d’en faire une des mesures de la réforme du collège », a estimé l’ancien ministre. Devant l’étonnement du journaliste, il a même insisté : « C’est dans le cadre de la réforme du collège. Moi je ne suis pas favorable à cette évolution ».

Une remarque d’autant plus fausse que les rectifications orthographiques concernent également les manuels scolaires de primaire, certains les appliquant même déjà aujourd’hui.

Amalgames et imprécisions sur la réforme de l’orthographe

Depuis la semaine dernière, la polémique sur une supposée réforme de l’orthographe entrant en vigueur à la rentrée 2016 dans les écoles agite Internet. En réalité, ces « rectifications orthographiques », approuvées il y a 26 ans par l’Académie française, jamais réellement adoptées depuis, et sans caractère obligatoire, vont seulement être appliquées dans tous les manuels scolaires à la rentrée prochaine. Jusqu’à maintenant, seuls quelques-uns les avaient adoptées. Une décision qui émane des éditeurs de manuels seuls, et non d’une quelconque consigne du ministère.

Pourtant, cela n’a pas empêché les amalgames, notamment de la part de l’UNI et de l’Observatoire des programmes, qui ont lancé la semaine dernière une pétition contre la « réforme de l’orthographe imposée par Najat Vallaud-Belkacem ». L’écrivain Jean d’Ormesson, quant à lui, pointait du doigt dans une interview la ministre de l’Education nationale « empêtrée dans une réforme des programmes qui fait l’unanimité contre elle. Et voici que ses services ressortent la réforme de l’orthographe », s’indignait-il.