La ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud Belkacem, a appelé lundi sur France Bleu Provence « à prendre le sujet des écoles marseillaises au sérieux » et envisage d’utiliser l’enveloppe de la politique de la ville pour financer les travaux « si besoin ».
« Je nous invite tous aujourd’hui à prendre le sujet des écoles marseillaises au sérieux. Au sérieux! », a insisté la ministre de l’Education nationale, au moment où le Conseil municipal de Marseille, réuni lundi, examinait la question.
Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, y a dénoncé « un Marseille bashing » fustigeant « la manipulation » d’un « grand quotidien national », visant l’édition du 2 février de Libération.
Sûr de son bilan, et rappelant que la ville avait consacré en 2015, « 198 millions d’euros à l’éducation (…) premier poste de dépenses de la 2e ville de France soit 12% de son budget total », le maire de Marseille souhaite la transparence, et invite « quiconque » à visiter les écoles de la ville pour montrer « la réalité de cette mission difficile ».
Pour illustrer cet effort de transparence, la municipalité a proposé dès lundi après-midi, une visite d’une école du 15e arrondissement et indique que 6 autres écoles peuvent également être visitées dans quatre autres arrondissements du nord et du centre.
La polémique sur l’état de vétusté de certaines écoles maternelles et élémentaires à Marseille a été ravivée par la publication récente d’une lettre ouverte d’une enseignante dénonçant les conditions dans lesquelles elle exerce son métier.
Une dénonciation suivie par un dossier de Libération qui titrait mardi sur le sujet, « La honte de la République ».
Parents d’élèves et enseignants ont ensuite multiplié les témoignages sur des murs moisis, des élèves en doudoune dans des classes non chauffées, ou de longs délais d’attente pour faire de menues réparations dans certaines écoles.
Dans un courrier daté du 4 février, le gouvernement a décidé, dans le « dialogue » mais aussi en réaction à une municipalité qui semble « minimiser », de saisir le préfet des Bouches-du-Rhône pour « évaluer » et « remettre à niveau » ces établissements.
« J’ai demandé au préfet un point d’étape dans un mois, il faut donc que des travaux soient engagés et nous mettrons si besoin l’enveloppe de la politique de la Ville de 5 millions d’euros à disposition pour accompagner financièrement ces travaux », a-t-elle indiqué.
La ministre de l’Education a dit ne « pas mettre en doute la volonté du maire de Marseille », Jean-Claude Gaudin (LR), d’apporter des réponses, et l’invite à « conjuguer (leurs) efforts » afin d’établir « un diagnostic commun, partagé et avoir des réponses opérationnelles vraiment dans les semaines qui viennent ».
« Solliciter le préfet, ça veut dire que nous avons besoin d’un diagnostic objectif et clair des écoles les plus fragiles et les plus signalées. Il ne s’agit pas d’une logique de contrôle ou d’inspection qui serait négative à l’égard de la mairie de Marseille », a-t-elle expliqué.
« L’Etat avec cette saisine fait le premier pas, j’espère que la mairie fera les suivants sans tomber dans la polémique politicienne », a-t-elle souhaité.
De son côté, le maire de Marseille a également déclaré lors de ce premier conseil municipal depuis que la polémique a éclaté, qu’il allait mettre en place « un numéro unique » pour faciliter les démarches des directeurs d’écoles qui auront à signaler des travaux urgents dans leur établissement.
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