orthographe

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Une nouvelle polémique autour de l’école agite depuis ce matin les réseaux sociaux. Selon un article de TF1, l’Education nationale s’apprêterait à faire appliquer dans les établissements, à partir de la rentrée 2016, une réforme de l’orthographe validée par l’Académie française en 1990. Les nouveaux manuels scolaires mis en circulation à la rentrée prochaine tiendraient compte de cette révisionqui prévoit notamment une suppression des accents circonflexes et une simplification de l’orthographe de certains mots.

Controverse autour de l’orthographe révisée

Les réseaux sociaux ont immédiatement réagi à la lecture de cette nouvelle, largement reprise dans les médias.

Un hashtag de protestation #JeSuisCirconflexe a même été lancé.

Aucune consigne du ministère de l’Education

Un emballement qui a surpris le Ministère de l’Education nationale lui-même. Contacté par Le Monde, il affirme n’avoir fait aucune annonce en ce sens. En vérité, souligne le journal, l’orthographe révisée est imposée aux professeurs comme référence depuis 2008, en primaire (PDF) et au collège. La seule évolution à la rentrée 2016 est que « cette fois, les éditeurs de manuels scolaires ont décidé de tous appliquer la réforme », explique une source ministérielle citée par Le Monde. Auparavant, il existait des disparités entre les manuels, certains utilisant l’orthographe révisée, d’autres non. Sylvie Marcé, PDG de l’éditeur scolaire Belin, confirme à l’AFP que l’utilisation de l’orthographe révisée sera systématisée dans ses nouveaux manuels de primaire.

Des explications que confirme le président du Conseil national des programmes, Michel Lussault, dans l’Express. « Il faut préciser que dès 1990, une tolérance dans l’application de cette révision était prévue: c’est pourquoi tous les textes officiels, y compris les discours des ministres, ne l’appliquent pas systématiquement. C’est peut-être une erreur de la part de l’Etat puisque beaucoup de gens semblent découvrir cette réforme seulement aujourd’hui », souligne-t-il, dénonçant un amalgame. « Ce n’est pas le ministère de l’Education nationale actuel qui a décidé de cette révision de l’orthographe. Je suis très choqué de voir que des enseignants, des éducateurs, n’hésitent pas à falsifier la réalité en faisant un rapprochement qui n’a pas lieu d’être avec la réforme du collège », s’indigne-t-il.

Cette réforme, approuvée il y a 26 ans mais jamais réellement suivie, prévoit une modification de la graphie de 2 400 mots. On écrit, par exemple, avec la nouvelle orthographe, « ognon » au lieu d' »oignon », « nénufar » pour « nénuphar », « assoir » pour « asseoir » ou encore « exéma » au lieu de « eczéma ». La révision supprime également l’accent circonflexe sur les et les u, sauf pour quelques exceptions.