La secrétaire d’État aux droits des femmes, Pascale Boistard, a estimé dimanche sur France Inter que la « sphère religieuse » s’était « emparée de l’espace public » dans certains quartiers populaires, imposant une « chape de plomb » aux filles, et a souligné l’importance d’y « soutenir l’éducation populaire ».

« Il y a eu un basculement où la sphère religieuse s’est emparée de plus en plus de l’espace public et aujourd’hui, être une fille dans certaines zones du territoire, c’est compliqué », a déclaré Pascal Boistard, qui a fait « toute sa scolarité dans ces quartiers populaires ».

« C’est compliqué d’être libre, de choisir son destin, de résister au joug de certaines règles imposées par une minorité à une majorité », a poursuivi la secrétaire d’État, fustigeant une « fausse morale qui fait que si une jeune fille va boire un café avec des amis, ça veut dire qu’elle n’est pas comme il faut ».

« Il y a eu ce phénomène, cette morale, il y a longtemps en France, qui n’était pas issu de la religion musulmane. Les droits des femmes ont toujours été une lutte contre une chape de plomb de toutes les religions », a souligné Mme Boistard.

« C’est pour cela qu’il est important de continuer à soutenir l’éducation populaire et à donner la possibilité aux jeunes filles, et aux jeunes garçons aussi, de pouvoir continuer à faire du sport, se balader…. De permettre tout simplement le partage de l’espace public entre les femmes et les hommes », a-t-elle poursuivi.

Interrogée sur le voile à l’université, elle a répondu avoir « beaucoup de réserves », mais affirmé qu’elle n’était pas favorable à une loi. « Je n’ai jamais dit que j’étais pour l’interdiction du voile à l’université », a-t-elle assuré.